L'histoire :
Le pharaon Ptolémé XII déprime. Il a l’impression que son royaume est ridicule, que ses ancêtres ont fait mieux que lui. Surtout, il craint avoir perdu encore un morceau de territoire… Ses conseillers s’alarment aussitôt : mais lequel, donc ? Le pharaon leur montre alors : sa salle de bain avec piscine chauffée est squattée en permanence par ses trois filles Bérénice, Cléopâtre et Arsinoé ! Plus tard, Arsinoé et Cléopâtre se plaignent de la complexité de leur cours d’Histoire : leur civilisation égyptienne étant vieille de 3000 ans, il leur faut apprendre par cœur plus de 30 dynasties… Elles en viennent à jalouser le prince numide qui passe en se promenant dans leur scriptorium, car cette civilisation a débuté il y a à peine 250 ans. Cléopatre et son copain Thotsis contemplent le phare d’Alexandrie, un monument qui a mis 12 années à être construit et qui s’appelle ainsi car il s’érige sur l’île de Pharos. Depuis lors, son utilité est grande pour les navires qui repèrent ainsi le port à plus de 50km de distance ! La nuit, grâce à ses feux allumés au sommet ; le jour grâce à la fumée noir qui s’en dégage. C’est pour ça qu’il vaut mieux éviter de faire des barbecues sur le littoral : cela évite les échouages intempestifs de navires…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Hélène Beney et Christophe Cazenove livrent une nouvelle salve de 40 gags, pour étoffer leur série humoristico-didactique sur l’enfance fantasmée de la plus célèbres des reines d’Egypte, Cléopâtre. Une fois n’est pas coutume, commençons par aborder la fin de l’album. Le petit cahier pédagogique situé en annexe souligne en effet la cruauté extrême des mœurs au sommet de la famille royale égyptienne. A l’époque, on n’hésitait pas à s’entretuer entre frangins héritiers, pour s’assurer que le trône ne serait pas contesté. A contrario de cette macabre réalité, le ton des gags demeure évidemment plus que jamais d’obédience grand-public, montrant une Cléopâtre enfant qui se chamaille avec ses frangines, qui fait des vannes et… qui instruit. Car chaque gag est l’occasion de faire découvrir un aspect de cette faste civilisation de psychopathes. Qui était Alexandre le grand ; les caractéristiques du phare d’Alexandrie ; les tenues protocolaires ; le mystère de l’édification des pyramides ; les techniques d’embaumement pour les momies… Les coauteurs ne dissimulent cependant pas la rudesse des usages, mais ils parviennent au tour de force de faire passer la pilule grâce à la bonhomie du dessin simple et limpide de Richard di Martino.