L'histoire :
Tim Harper se distingue du quidam moyen uniquement par une tignasse rousse de rasta. Célibataire socialement et familialement épanoui, informaticien dans une banque, sa vie est sans histoire, insignifiante : simple. Un jour, alors qu’il se rend à un entretien d’embauche, son 4x4 percute violemment une berline en plein carrefour. A l’intérieur se trouve l’unique témoin d’un procès médiatique, inculpant le baron d’une triade chinoise. L’accident fait trois morts : deux agents du FBI et… le mafieux repenti. Après trois jours de coma, Tim est interrogé par la police. Elle en déduit rapidement qu’il n’a rien à voir avec un quelconque contrat sur la tête du baron. Mais le retour à sa vie standard est pénible… Tim perd goût à la vie. Il ne parvient pas à comprendre ce qui s’est passé ce jour-là. Rongé par le remord, il décide de mener sa propre enquête…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le scénario de ce premier tome pourrait s’intituler : « comment exécuter un contrat de manière transparente en faisant croire à un accident ». Car (vous l’aurez compris), Tim Harper n’est pas responsable de la mort du témoin à charge. La première partie de ce scénario concocté par Mathieu Mariolle, nous présente les protagonistes et l’intrigue. Cette dernière, mise en place de manière un peu naïve, est somme toute réjouissante. Dans un second temps, les choses sérieuses commencent. L'histoire se transforme alors en polar musclé, dans l’esprit des films de gangsters hong-kongais. En couverture, l’hommage à Tarantino (une reprise de l’affiche du film Reservoir dogs) résume assez bien l’ambiance de la série. Le dessin de Kyko Duarte (dont l’encrage a été assuré par Miki, et la colorisation, impeccable, par Florence Torta) mériterait toutefois d’être davantage travaillé. Si la mise en scène accorde un bon rythme à l’ensemble, son coup de crayon manque encore de maturité et de nombreuses proportions et perspectives demeurent douteuses…