L'histoire :
La cité de Pâmoison est une terre où le poison est roi. Drogues et mixtures interlopes règnent en maître et les bretteurs rivalisent d’ingéniosité. Pour autant, ce ne sont pas des insultes qu’ils se lancent à la face, mais le nom des poisons qu’ils utilisent ou qu’ils croient déceler chez l’adversaire. Cela a le don d’ulcérer Natch, une belle ingénieur qui a été dérangée pendant qu’elle faisait l’amour avec… trois hommes. Mais alors que les quatre amants s’y remettent, on tape à la porte. C’est un jeune coursier, Cik, qui lui amène un paquet qu’elle attendait avec impatience. Elle va partir visiter le puits aux souhaits, qui recèle un fabuleux trésor gardé par un terrible dragon. Ses amants, tous de farouches aventuriers, cachent leur jalousie sous des sarcasmes enjoués. C’est le moment que choisit Névo, celui qui a l’air le plus proche d’elle, pour s’enfuir avec les plans. Au puits aux souhaits, il retrouve leur ami commun Greyson, un colosse. Mais leur aventure ne va se pas se terminer comme ils l’avaient prévu. Et s’ils pouvaient réparer ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le couple Isabelle Bauthian / Rebecca Morse est tout de même sacrément efficace. Après l’excellente série pour pré-ados de tous âges Alyssa, histoire d’une jeune surdouée confrontée au monde réel, voilà qu’elles nous proposent une héroïne exceptionnelle, à la libido débridée et à l’ambition débordante… pour dès le début de l’album nous la faire doubler, puis disparaître. La scénariste est taquine. Mais on a là de la vraie bonne fantasy, regorgeant d’aventures, de rebondissements et de monstres bizarres. Surtout, au-delà de tout ça, Bauthian pose une vraie belle question qui va au-delà de la littérature : peut-on retourner en arrière ? Avoir une autre chance ? En effet, les deux aventuriers vont rater leur vie mais avoir une chance d’intervenir et de revenir en arrière. Pour le meilleur ou le pire… Rebecca Morse donne une magnifique vie à cette réflexion, avec des personnages drôles et expressifs, des paysages magnifiques et de beaux mouvements de cadrage. Bref, c’est une réussite. On attend la suite avec une impatience non dissimulé, tapage d’ongles sur l’accoudoir et froncement de sourcil désespéré.