L'histoire :
En 1898, une fillette fait sa vie en toute innocence. Son père l'interpelle et tout bascule. « Ma chérie ! Viens voir les jolies roses ! » Aux pieds de son père souriant, deux cadavres. Un coup de pelle en pleine tête et une toute autre histoire s’écrit. Plus d'un siècle après, la demeure a conservé une réputation de lieu hanté et mystique. Après avoir abimé volontairement la voiture de leur prof de maths, Kieran attire Hella à l'intérieur. Tandis qu'il y pénètre, la jeune femme s’y refuse et se sauve chez elle. Le lendemain, le garçon ne répond pas à ses SMS. « Sans déconner ?! Appelle-moi ! » Pas le choix : elle doit retourner dans la maison hantée pour le retrouver. Elle y fait une découverte étonnante : une sorte de passage enflammé la mène à une zone surréaliste. Elle va devoir suivre les conseils d’un lapin qui a une montre sans chiffre, avec une seule aiguille. Qui est ce Fif ? Qu’importe, elle fuit de nouveau, tout cela lui semble trop irréel. Pas de chance car dans la rue, elle tombe sur son prof de maths qui l'accuse d'avoir esquinté sa voiture la veille. Il appelle aussitôt la police pour la dénoncer. L’inspecteur Talgom intervient mais c’est une toute autre histoire qui l’intéresse. En effet, Hella a pu ressortir de la demeure située au 21 rue Duroc et ce n’était jamais arrivé auparavant. Pourra t-elle sauver Kieran et tous les autres disparus avant lui ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Un ado rebelle attire la belle Hella dans une maison hantée... et c'est tout un monde infernal qui se referme sur eux. Maintenant, c’est à la « gentille » et douce Hella d’aller le sauver des enfers. Son prénom vous avait mis sur la piste ? En effet, « Hell » en anglais signifie « enfers ». Cette Alice au pays des limbes méphistophéliques doit ensuite affronter les boss des univers machiavéliques. Grâce à son intelligence et son ingéniosité, elle arrive à gagner le premier combat aidé d'un trio de gamins alliés qui rappellent étrangement ceux de la série Stranger Things. Tic Tac, l’horloge tourne et il faut avancer. Dans ce premier tome, où le temps file assez vite, Kid Toussaint montre une nouvelle fois son talent pour raconter des histoires. Même si le fantastique reste son domaine, il narre encore autre chose que sur Magic 7 ou Animal Jack. La transgression, la désobéissance, le pacte faustien sont des métaphores courantes du virage adolescent. Au dessin, Luisa Russo affirme quant à elle son affinité pour le découpage classique. Elle propose un univers éthéré et infernal somme tout sage et déjà vu (chez Bruegel, Dante, Lovecraft...), sans prise de risque. La suite nous prendra peut-être plus au dépourvu avec moins de retenu et de prudence.