L'histoire :
Paris, 1902 : à l’occasion d’une inspection de sa succursale de quincaillerie, Barricant rend une visite à son ami Blaise. Ce dernier a été reçu premier à l’agrégation et il vient d’être nommé au lycée d’Aix. Le commerçant s’inquiète pour Corinne, une femme qui éprouvait des sentiments pour le jeune professeur. Blaise lui confie qu’il a pris peur et qu’il n’est plus libre : il y a 6 mois, il s’est passé un événement d’une grande importance. Dans un couvent d’Egypte, il a découvert un manuscrit du XIème siècle contenant l’évangile selon Saint Jean copié par-dessus un texte grec encore plus ancien qui avait été en parti effacé. Après plusieurs mois de travail pour effacer le texte en latin, 50 lignes apparaissent au clair. Selon le jeune professeur, d’après le style, les personnages et les idées exprimées, il s’agirait du Phaéton, un dialogue perdu de Platon.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Jazz n’est certainement pas la pièce de théâtre la plus populaire de Marcel Pagnol, mais elle n'est pas pour autant la moins intéressante. Blaise, devenu professeur de grec à l’Université, a consacré toute son existence à déchiffrer un texte qu’il attribue à Platon, en ayant sacrifié sa vie affective, ses amis, etc. Malheureusement, après 30 ans de recherches, un autre professeur vient démontrer qu’il a fait fausse route. Blaise prend conscience qu’il est alors passé à coté de sa vie. Il tentera de rattraper le temps en demandant la main d’une de ses étudiantes. En proie à des hallucinations avec son double plus jeune, cette comédie va rapidement prendre une tournure dramatique. L’adaptation BD de Serge Scotto et Eric Stoffel a su préserver avec intelligence le style littéraire originel, mais surtout la réflexion sur le sens de la vie, la fragilité des passions ou encore les choix qui conditionnent notre existence. La dimension fantastique du récit, avec le double de Blaise, a pour vertu d’apporter un éclairage quasi-psychanalytique. La personnalité de chacun des protagonistes est riche et donne à l’histoire une réelle densité. Au niveau graphique, A. Dan n’a pas cherché à moderniser l’histoire et s’est efforcé de rester fidèle aux années 20. Même si son trait est un peu hésitant, il ne leste pas la lecture.