L'histoire :
1499. Le doge Agostin Barbarigo qui gouverne Venise, cité réputée pour ses fêtes, doit faire face à différentes menaces. De l’extérieur, les français et les turcs cherchent à l’annexer et à l’intérieur, des truands cherchent à la ruiner. Un des plus dangereux bandits, Lorenzo surnommé le Barbier, n’hésite pas à enlever des filles de la noblesse pour rançonner leur famille. Malheureusement, son dernier rapt tourne mal. En tombant dans un canal, la petite comtesse Fornelli s’empale sur sa dague. Le truand réussit à s’échapper par les égouts de la cité où l’attendent deux de ses hommes de mains. De retour dans son repère, sa comparse, Abigail la Rouge, le réconforte : des familles fortunées organisent dès ce soir de nouvelles fêtes où ils vont pouvoir sévir pour continuer à enrichir leur trésor de guerre…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A la fin du XVème siècle, Venise n’est pas encore devenue la « Sérénissime », mondialement connue pour son architecture et son patrimoine culturel. C’est une cité à 2 visages : côté pile, la noblesse s’amuse, organise de belles fêtes, s’adonne à tous les plaisirs des sens avec la complaisance des religieux ; côté face, des brigands n’hésitent pas à enlever ou égorger leurs victimes pour une poignée de ducats. Un contexte idéal pour une aventure romanesque pleine de suspense et d’action. L’intrigue est assez classique mais fonctionne pleinement : pour sauver son palais, le Doge propose un marché à sa charmante nièce Constanza (qui n’est pas farouche) pour qu’elle offre ses faveurs au légat du pape. Pendant ce temps, un truand orchestre son enlèvement… mais c’est sans compter sur Aurélio, un marquis sodomite qui veille sur la jeune Constanza. Les personnages ont de l’épaisseur et notamment le sombre Barbier (inspiré d’un brigand qui a réellement existé) et sa troupe de bandits qui jouent aux dés le sort de leurs malheureuses victimes. Le scénario de Patrice Ordas est dynamique, les dialogues sont travaillés et plutôt riches. Le dessin semi-réaliste de Laurent Gnoni est immersif avec des encrages prononcés qui donnent une tonalité plus dramatique à l’histoire. Bref, ce premier volume est prometteur, pour une histoire prévue en 2 tomes.