L'histoire :
Jef, Nicolo, Erwin, Aaron, Bernie et les autres, sont des ouvriers travaillant au dernier étage d’un gratte-ciel en construction situé dans un quartier d’affaire. A terme, la tour Pondichery comptera 80 étages… à terme, certes, à condition que cette bande d’ouvriers du dimanche se décide à achever un jour le 31e auquel ils stagnent royalement. Car ils ne stressent pas vraiment, préférant travailler à leur rythme, dans la joie et la bonne humeur, que de céder au harcèlement de leur sous-chef de chantier, le petit et teigneux Mercachou. Plus Mercachou les houspille et multiplie les pièges vicieux pour les narguer ou les humilier, et plus ils s’en moquent, glandent et rallongent les pauses café. Résultat : les sales plans de Mercachou se retournent systématiquement contre lui et il fulmine à plein régime. Ils ne sont pas toujours aidés non plus : dans la bande, il y a le frêle et attachant Casper, que le vertige empêche d’approcher à moins de 3 mètres du bord. Jef le grutier, quant à lui, adore faire des blagues avec sa télécommande, mais il ne la maîtrise pas toujours à fond. Ils ont également un allié dans le bungalow tout en bas, Yvon le standardiste, qui joue parfois au DJ. Enfin, de temps en temps, Maître Schœffler l’architecte fait une visite à Madame la Ministre de l’urbanisme et il choisit toujours les pires moments pour ce faire…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Et non, en matière de BD humoristiques thématiques, tous les métiers n’avaient pas encore été couverts ! Comme l’indique de manière très explicite le titre de cette nouvelle série, nous voici installés, pour un premier recueil de 46 gags, sur Le chantier d’un building, précisément au dernier étage en construction. Le châssis et les fondamentaux sont ici classiques de chez classique : une poignée d’ouvriers glandouilleurs, un sous-chef de chantier hargneux, une ministre qui passe comme par enchantement à chaque catastrophe… Il ne faut pas être un féru amateur de 9e art pour reconnaître le canevas global de Gaston Lagaffe : les ouvriers empruntent le rôle de Gaston et de ses potes partisans de la flemme, Mercachou est un parfait ersatz de Longtarin, tandis que la ministre joue celui de Demaesmecker. Et évidemment, les travaux stagnent tout autant que le courrier dont doit s’occuper Gaston. Cela dit, cette recette mainte fois éprouvée bénéficie du dessin « gros nez » idoine : la déclinaison par Olis (au scénario ET aux dessins) est d’autant plus sympathique que lesdits gags empruntent des contextes variés et des ressorts efficaces. Gros outillage et poutrelles en suspend servent donc de décor original (on ne peut s’empêcher de penser aux vertigineuses photos prises en haut de Manhattan, dans les années 30), le vide jouant également un rôle majeur dans la progression sans cesse contrariée du chantier. Les personnages ont du caractère (notamment Casper et Mercachou) et il sera agréable de les retrouver pour 46 nouvelles occasions de pourrir leur chantier…