L'histoire :
Piik, le fils du bourreau de Bourdigal, veut absolument lire le message que lui a jadis laissé sa mère avant de brûler vive sur un bûcher pour sorcellerie. Pour cela, il a fait son baluchon, et a pris la direction de la ville en compagnie de son renard Olaf. Là-bas, c’est certain, il trouvera quelqu’un pour lui apprendre à lire. Chemin faisant, il manque de se faire enlever par un couple de bandits. Mais un petit aveugle, prénommé Childéric et déjà captif dans leur roulotte, le prévient à temps que ce sont des malfaisants. Grace à lui, Piik parvient à s’enfuir à temps. Finalement, il arrivera à Chinon à bord de la charrette de gentils vendeurs de fromages. Il fraye un temps parmi les étals du marché, libère Childeric de ses tortionnaires et s’aperçoit que l’infâme Terryl de Baring et son crétin de frère Milt sont aussi en ville ! Le nabot Terryl est venu réclamer au roi de France l’officialisation de son titre de seigneur de Bourdigal. Il cherche aussi un herboriste qui pourra guérir son frère de la crétinerie profonde dans laquelle il a sombré. C’est ce même herboriste qui prendra Piik sous son aile et acceptera de lui apprendre à lire, en souvenir de sa mère qu’il a jadis bien connue…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le serial-gagueur Christophe Cazenove a particulièrement travaillé sa première série au long cours. L’opus d’introduction permettait de présenter des jeunes protagonistes attachants, un contexte médiéval bon-enfant (nous sommes en pleine guerre de cent ans) et une quête initiatique pleine de bon sens : apprendre à lire. En un mot, enthousiasmant ! Le second volet du Livre de Piik poursuit dans cette veine joyeuse et bienveillante, et monte d’un cran la quantité d’évènements et de révélations. Tout d’abord, à l’exception de son renard Olaf, Piik a pour mission de présenter aux lecteurs un environnement social / amical renouvelé : il est désormais en immersion dans une grande ville, regorgeant de gens bizarres, dangereux ou bienveillants. On accueille donc l’herboriste, le copain aveugle Childéric, les affreux kidnappeurs, la mystérieuse Fleur, le curé et son sonneur de cloche… et même le roi Charles VII en son château de Chinon. Le dessin humoristique de Cécile se place quant à lui dans une veine homogène colorée, pas si éloignée des grandes références du registre, c’est à dire le Royaume de Feroumont ou l’ambiance Johan et Pirlouit de Peyo – avec une mention spéciale pour la qualité des décors, notamment la profondeur et les enchevêtrements des maisons à colombage. Cazenove intègre aussi pleinement le nouvel ingrédient de la magie, qui fait par moment verser l’aventure dans le médiéval-fantastique, sans que cela ne choque (il n’est pas question d’être réaliste ou de faire dans le didactisme historique). Au terme d’une aventure truculente, qui confine parfois au théâtre de boulevard, vous en apprendrez beaucoup plus sur les origines et le potentiel de ce sympathique gamin… Et après le cliffhanger, vous conviendrez que le scénariste en conserve aussi pas mal sous le pied pour la suite.