L'histoire :
Zach est un jeune homme naïf qui rêve de voir de jolies lumières partout autour de lui. Vendeur dans un grand magasin, il conseille des ampoules de couleur pour que les vielles dames égayent leur cuisine, les bêtes ampoules blanches sont tellement tristes ! Mais lorsque sa petite amie l'abandonne à la veille de partir en vacances, il va chercher un peu de consolation en allant voir le spectacle d'une strip-teaseuse. Avec son regard presque enfantin, il ne voit chez la jeune femme que d'innocents pas de danse, allant même se confier à elle à la fin de son spectacle. Clélia est d'abord dérangée, puis touchée par ce garçon visiblement innocent, tellement différent de son compagnon qui exploite habilement ses charmes, des bars de nuit aux tournages de films X. Contre toute attente elle le rejoint pour un voyage imprévu vers la Corse, que Zach propose de faire... en scooter.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il y a de l'enthousiasme à revendre, du dynamisme à toutes les cases et une envie débordante de partager de jolis moments dans cet album sympathique et enlevé. Avec un rythme proche du manga et des couleurs vives un peu appuyées, le dessinateur Djet enchaîne les plans rapides et les séquences plus touchantes, sur un scénario assez rocambolesque aux rebondissements maladroits. On se demande par exemple à quoi sert la séquence d'ouverture de l'album, ce flashback dans l'enfance du héros dont on n'entend plus jamais parler, alors qu'on l'imaginait fondateur de quelque chose. Un exemple parmi d'autres des sauts d'une ambiance à l'autre qui caractérisent ce travail, plein d'idées visuelles, mais qui manque d'une vraie science du découpage. Ce n'est pas tout à fait le premier album des scénaristes Jean Rousselot et Stéphane Massart, mais les deux compères n'ont pas réussi à donner à leur récit un fil conducteur clair. Autour de belles séquences assez cinématographiques, comme ces balades improbables à deux sur un scooter, tout est trop court, esquissé et vite abandonné pour qu'on en retienne un souvenir de lecture. C'est à la fois dommage et prometteur, le graphisme très jeune et nerveux de Djet permettant d'envisager bien des collaborations prometteuses. Le jeune artiste a cela dit encore besoin d'un raconteur d'histoires qui canalise son énergie, et cette belle maîtrise des techniques graphiques sur ordinateur.