L'histoire :
Au terme d’une journée de labeur, le bucheron rentre à sa chaumière en compagnie de ses 7 enfants affamés. Hélas, leur mère confirme qu’il n’y a plus guère de victuailles au foyer. Le soir venu, alors que les enfants sont au lit, le bucheron convainc son épouse qu’ils n’ont pas d’autre choix que d’abandonner leur progéniture au complet en forêt. Mais dans la pénombre de l’escalier, le plus petit des enfants, que l’on surnomme le Petit Poucet, a tout entendu ! Il agit aussitôt : il saute de sa lucarne jusqu’au dehors et emplit un plein sac de petits galets blancs qu’il ramasse au bord de la rivière, puis regagne ni vu ni connu son plumard. Le lendemain, le père met son ignoble plan à exécution : il amène ses enfants au fond des bois, leur demande de ramasser du bois et puis se planque, avant de prendre les jambes à son cou. Quand les enfants s’aperçoivent de leur triste sort, ils se mettent à beugler de larme. Mais le Petit Poucet les calme vite fait en leur expliquant sa tactique. Et effectivement, ils regagnent la chaumière très rapidement… pour le plus grand bonheur de leurs parents, en plein repentir. La joie est de courte durée, car quelques semaines plus tard, en plein cœur de l’hiver, le même problème de pénurie se profile de nouveau, avec la même solution parentale extrême envisagée…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Non mais franchement, abandonner ses 7 gamins au fond des bois pour un bête problème de frigo vide… Depuis la première retranscription du Petit Poucet par Charles Perrault en 1697 (dans Les contes de la mère l’Oye, heureusement Coluche a inventé les restos du cœur, ce qui évite au domaine forestier français de ressembler à un gigantesque centre aéré. Mais revenons à cette adaptation rigolote du célèbre conte au format BD. L’histoire est ici narrée sans le moindre texte, comme le requiert le concept de la collection Pouss’ de Bamboo (pour les enfants dès 3 ans). L’auteur Richard di Martino en fait néanmoins une version trognon et explicite, qui sait être elliptique au moment où l’ogre dévore ses propres filles et qui contentera logiquement les lecteurs-cible. Comme à chaque fois, l’album se termine par une petite leçon de dessin (avec des formes patatoïdes) et par le conte au format texte (pour les mamies qui préfèreront raconter au chevet de la sieste).