L'histoire :
Un petit garçon blondinet reçoit un énorme cadeau de sa maman. A sa grande joie, il découvre à l’intérieur une collection de 12 petits soldats de plomb identiques… sauf le dernier, auquel il manque une jambe. Visiblement, l’artisan qui a confectionné ce jouet n’a pas eu assez de plomb pour peaufiner celui-ci. Ça n’est pas très grave, ça n’empêche pas le blondinet de jouer avec ses nouveaux personnages. Il place notamment le soldat estropié à côté d’une danseuse perchée sur une pointe… et dont on ne voit donc qu’une seule jambe. Les deux font tellement bien la paire, qu’ils tombent aussitôt amoureux. Le soir venu, il est l’heure de se coucher et les jouets se retrouvent livrés à eux-mêmes. Un diable à ressort dans une boîte en profite pour terroriser le petit soldat. Le lendemain matin, le diable continue et l’effraie tant et si bien que le soldat passe par la fenêtre et tombe dans la rue. Le petit garçon a beau descendre le rechercher, son jouet demeure introuvable. Fiché dans le sol derrière une poubelle, il est récupéré par deux gamins des rues qui lui façonnent un bateau de papier. Et l’envoient voguer sur les flots d’un caniveau, alimentés par une forte pluie. Le petit soldat de plomb se retrouve ainsi à plonger dans une bouche d’égout, vers l’inconnu…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Appelé aussi le Stoïque ou L’intrépide, selon les versions, Le vaillant soldat de plomb est (encore) un conte d’Andersen, ici adapté en une BD muette à l’usage des tout-petits. Hélène Berney en a rédigé le texte (le conte est réécrit à la fin) et le dessinateur Olivier Supiot, se livre pour la première à cet exercice d’art séquentiel ultra lisible au sein de la collection Pouss de Bamboo. Bien que bondissantes et pleines de suspens, les mésaventures de ce jouet sont très linéaires et il est difficile d’en tirer une quelconque morale… d’autant que le final propose un destin aigre-doux à ses personnages. La cause de la jambe en moins appartient également à une époque révolue, où les artisans du plomb devaient faire avec une quantité de métal donnée pour confectionner leur boîte de jouet, quitte à livrer un produit inabouti – « Heureusement », les jouets made in China d’aujourd’hui sont certifiés iso et les services clients des grandes chaines sont prompts à nous les remplacer en cas de malfaçon… – De fait, le conte n’est pas le plus connu parmi ceux qu’on raconte encore aujourd’hui aux têtes blondes. C’est donc une bonne idée que de l’avoir exhumé pour le restituer en une BD de 32 planches. Simple, coloré et très explicite, le dessin de Supiot se place au niveau du public-cible et l’album se termine comme à chaque fois par quelques leçons de tracés pour apprendre à dessiner.