L'histoire :
La porte d’une minuscule maisonnette dans une prairie s’entrouvre. Un petit cochon habillé de jaune en sort, suivi d’un bleu, suivi d’un rose… ou presque. Car le rose est tellement gros qu’il reste coincé dans le passage de la porte. Il faut toute la force de la mère de ces trois loustics, pour l’extraire vigoureusement de là. Dans la foulée, la mère leur impose leur mission du jour : construire chacun leur maison. Et en fait, les 3 petits cochons sont plutôt ravis de cette perspective : ils ont déjà chacun leur idée en tête. Le gros rose s’arrête au milieu d’un champ de cailloux : il construira sa maison en pierre. Les deux autres se gaussent de cette idée saugrenue… et poursuivent leur route. Le cochon bleu fait halte quant à lui dès qu’il se trouve au milieu de suffisamment de rondins : sa maison à lui, il veut la bâtir en bois. Le petit cochon jaune se fiche de sa poire et poursuit jusqu’à des ballots de pailles. C’est tellement rapide et facile de les utiliser pour édifier sa maisonnette, qu’il aurait bien tort de s’en priver. Dont acte : en quelques empilements, sa maison est faite, jusqu’au toit, certes un peu fragile puisqu’il passe au travers en le posant. Peu importe, ça ira bien comme ça. Il s’en retourne aussitôt constater les travaux chez les deux autres…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A moins d’habiter sur la planète Vénus, où l’on ne trouve ni paille, ni bois, ni pierres (et pour cause, il y fait 500° C), vous connaissez forcément la comptine des 3 petits cochons. Ils bâtissent 3 maisonnettes, en 3 matériaux différents et le méchant loup vient tout détruire en soufflant dessus… à l’exception de la maison en brique, trop solide, qui lui sera fatale. Morale de l’histoire : prenez la peine de faire des choses solides, l’avenir vous donnera raison. L’Allemagne l’a bien compris, qui est le premier exportateur mondial de machines-outils. Mais passons, on s’éloigne de notre sujet, là. Car comme tous les ouvrages de la collection Pouss de Bamboo, cette petite BD sans texte est destinée à un jeune public ne sachant pas encore lire. Elle est donc visuellement racontée par le dessin unique et ultra dynamique de Simon Léturgie, digne héritier d’une ligne franquinienne de haut vol. Pour sortir de la mièvrerie et donner un peu de peps à ce conte routinier, Léturgie se permet des traits d’humour qui ne sont pas au programme de l’histoire originelle, avec une expressivité évidemment optimale. Ainsi le gros cochon qui se coince dans la porte, celui qui passe à travers son toit de paille ou la remise en place des rondins déplacés d’un simple coup de pied dans l’arbre. Enfin, en annexe habituelle : le conte rédigé (par Hélène Beney) prêt-à-raconter et les petites leçons de dessins didactiques à partir de l’étape initiale du bonhomme-patate…