L'histoire :
Allez, on va pas se mentir, sans être anarchiste, ni même syndicaliste, qui n'a jamais soufflé, pesté, voire maudit son patron ? Qui ne s'est jamais plaint de sa hiérarchie ? Qui n'a jamais rêvé de pouvoir dire à son chef ce qu'il ne peut pas dire, de peur de franchir la ligne qui le sépare de manière ténue d'un salaire et non pas d'une indemnisation par le Pôle Emploi ?... Qui n'a pas rigolé crâssement quand un patron a du renoncer à sa chemise blanche au moment où les salariés ont pété un câble ? Vous là-bas ? Ah, menteur ou fayot ? Ah ok, ben les deux !!! Alors il est temps de voir ce qu'il se passe chez Télécom National, où Gérard Chiffre presse tout le monde comme un citron. Ah ça, la pression, on a tout sauf envie de la boire avec lui une fois qu'on a quitté son poste. En plus, il prend un malin plaisir à fliquer tout le monde. N'oubliez pas, l'anagramme de Gérard, c'est regard, et il chouffe absolument tout le monde !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La BD populaire ne mérite pas qu'on la snobe. Certes, l'art séquentiel a accouché de véritables chef d’œuvres, mais il a aussi trouvé le grand-public en étant également un vecteur humoristique. Des Pieds Nickelés à Gaston Lagaffe, entre tellement d'autres exemples, on a tous des souvenirs de lectures qui nous ont fait travailler les abdos. Sans prétendre atteindre ce niveau supérieur, on a là, avec cet album, une palanquée de gags franchement drôles. Il faut dire aussi que la figure du patron, dans l'imaginaire collectif, se prête particulièrement bien à métamorphoser un quotidien souvent stressant en caricature. En résumé, la vie des salariés est loin d'être une sinécure ; alors autant s'offrir, pour un prix attractif, une cure de rigolade qui fera aussi office de gentil défouloir. Ici, c'est Gérard le patron. Et c'est un sadique de première. Le genre de chef qui va jusqu'à fourguer son stock à ses propres salariés ! Un type cependant élégant, qui pourrait adresser ce conseil : « Toi, jeune subordonnée à jupe plissée, n'hésite pas à succomber à mon charme...». Et puis tout dans sa bouche est fielleux. Il n'est que reproches à l'égard de ses équipes, irrespectueux à l'extrême. Bref, c'est un vrai salaud, qui s'arme d'un défibrillateur pour conduire ses entretiens annuels d'évaluation ! Hervé Richez s'en donne donc à cœur-joie pour camper un patron qu'on rêverait de pouvoir claquer à longueur de temps. Et Efix propose des dessins remarquables, ce qui vaut aussi pour les couleurs de Gregdizer. Bref, si vous avez envie de vous farcir un Boss, lire cet album vous permettra de le faire, de façon fantasmée, bien sûr !