L'histoire :
A la maison de retraite les chrysanthèmes de l’Esterel, l’assistante sociale Stéphanie Mayer, accompagnée de deux policiers, vient rendre visite à un pensionnaire de l’établissement : Vadim Koczinky. Comme à son habitude, le vieillard qui souffre d’arthrose est devant son téléviseur pour regarder son feuilleton quotidien Les coquillages de l’amour. L’assistante sociale a une mauvaise nouvelle à annoncer à Vadim : son curateur de biens est présumé coupable de plusieurs malversations financières. Avant de quitter précipitamment le territoire français, il a soldé les comptes bancaires de ses protégés dont celui de Vadim. Il est même parvenu à détourner un certain nombre de revenus, comme les retraites, dont il avait la gérance. L’ancien légionnaire ne dispose plus d’aucune ressource financière tant que son curateur ne sera pas reconnu coupable devant la justice. Il se retrouve contraint de quitter l’établissement dans lequel il était hébergé. Vadim a perdu sa fille il y a 3 ans et la justice lui interdit de s’approcher de son petit-fils Sasha : l’ancien militaire se retrouve seul et sans domicile fixe.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Bien qu’il ait quitté la Légion étrangère depuis de nombreuses années, Vadim a gardé intacts ses réflexes de combattant, même si ses capacités physiques sont parfois défaillantes. Malmené par la vie, le vieillard arthritique va se retrouver contraint à reprendre du service et devenir tueur à gages pour un trafiquant de drogue belge qui souhaite se faire respecter sur la Côte d’Azur. Gihef nous livre une nouvelle histoire des plus jubilatoires avec une galerie de personnages hauts en couleurs. Vadim, qui n’hésite pas à avoir recours à la violence, est également un sentimental pour qui la famille est sacrée. S’il accepte de devenir tueur à gage, c’est avant tout dans l’objectif de protéger les intérêts de son petit-fils. La clique des mafieux belges est une bande de bons vivants aux faux airs de Tontons flingueurs, ce qui les rend attachants. Quant à leurs rivaux, ce sont de vrais salopards en costard. Si l’histoire est prenante, c’est notamment grâce à un scénario sans temps mort, très bien ficelé et plutôt original. On se délecte également des dialogues ciselés qui donnent lieu à des échanges savoureux. Le premier volume de ce diptyque s’achève sur un cliffhanger saisissant. Graphiquement, le dessin semi réaliste de Morgann Tanco est vif, détaillé, ce qui donne une touche humoristique à cette histoire qui oscille entre polar et vaudeville. Les expressions des personnages sont parfois caricaturales, ce qui sied parfaitement à la tonalité générale de ce premier volume.