L'histoire :
A quelques semaines de la retraite, le numéro 2 de la CIA, Sirweed Galver, est empêtré dans l’une de ses pires affaires. Après avoir réchappé à plusieurs attentats, il a perdu deux de ses meilleurs amis et collègues : l’agent Callox (empoisonné) et l’agent infiltré Peter Tasker (détecté par la mafia russe). En menant son enquête, il a établi que son soi-disant allié russe, le colonel Burggentov, était responsable de ce capharnaüm. Son but est le détournement des actifs pétroliers sibériens, en lien avec la mafia russe. Pour ce faire, Burggentov a un allié au sein de la CIA, que Mildred, amante et collègue de Sirweed, a réussi à identifier en décodant un jeu d’échecs : Mike Strand, le numéro 1 de la CIA en personne ! Sirweed agit donc désormais dans la clandestinité, en solitaire. Il pense avoir mis ses filles en sécurité auprès de son gendre et d’une poignée d’agents, dans son ranch de l’Iowa. Strand, lui, a d’ores et déjà nommé l’adjoint de Sirweed à son poste, en compagnie duquel il visionne la preuve filmée de l’assassinat de Tasker par un groupe d’extrémistes tchétchènes. Pendant ce temps, Mildred est à son tour victime d’une tentative d’assassinat…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Après trois lectures (une lecture complète à la parution de chaque nouvel épisode), nous constatons que ce thriller d’espionnage pêche toujours dans sa limpidité. Lorsque l’intrigue semble parfois s’éclaircir sur certains aspects, c’est pour mieux en complexifier d’autres pans (le rôle exact de Yelena Petrovna). Difficile en effet de cerner le rôle précis de chacun de ces personnages, qui sont tous agents doubles, vrais et faux traîtres, avec des noms à consonance slave… La compréhension du résumé proposé en début d’album relève même du challenge ! En outre, un tel capharnaüm à ce niveau de la hiérarchie de la CIA et des relations internationales parait en outre totalement exubérant. Le cliffhanger de cet avant-dernier épisode n’en semble que d’autant plus téléphoné, quand bien même il devrait susciter la surprise. A l’œuvre avec un trait réaliste, Michel Espinosa redouble néanmoins d’application. Le dessinateur réserve quelques jolies séquences (notamment l’attaque du ranch). Allez, plus qu’un tome pour nous permettre (peut-être) d’y voir clair…