L'histoire :
La jeune Emma revient de vacances bizarrement triste. Ses parents tentent de comprendre pourquoi son comportement a changé si subitement, mais Emma ne répond pas vraiment. La vérité, c’est qu’Emma n’a pas envie de retourner à l’école, car une camarade de classe lui a fait vivre une fin d’année d’enfer en la persécutant. Et elle craint que ce soit de nouveau le cas cette année. Cependant, elle n’arrive pas à confier ses craintes à ses parents. Hélas, elles sont malheureusement confirmées dès le premier jour, lorsque Clarisse lui annonce que cette année ce sera encore elle la chef ! Tout commence à l’entrée en classe, lorsque l’institutrice autorise les enfants à choisir leur place. En effet, Clarisse interdit aux autres filles de s’asseoir à côté d’Emma et la jeune enfant se retrouve donc seule. Or finalement, elle est plutôt contente, car grâce à ça, elle a le droit d’avoir Bubulle, le poisson rouge de la classe, comme voisin. Malheureusement, son calvaire n’est pas fini ! À la récréation, Emma ne peut jouer à la corde à sauter. Elle est même victime de quolibets de la part de ses camarades. Puis l’enfer se poursuit, Emma se prend un coup de pied au détour d’un couloir, se fait piétiner son cartable, voler son repas… Et à chacun de ses actes, Clarisse intimide Emma en lui rappelant que si elle en parle à qui que ce soit, ce sera pire !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le harcèlement scolaire existe à toutes époques. Or aujourd’hui, le fléau a pris de l’ampleur, car un enfant peut aussi être harcelé en dehors de l’école, avec les smartphones et les réseaux sociaux. 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Ana et Bloz proposent un album traitant de ce sujet sensible. Pour ce faire, le duo reste uniquement dans le cadre scolaire et aborde le sujet avec humour, afin d’adoucir le propos. Néanmoins, les auteurs ne cachent rien et ainsi, malgré les gags, la jeune Emma encaisse bel et bien des coups et des insultes. À côté de cela, les auteurs nous font comprendre que la meilleure arme du harceleur est le silence de la victime. Les parents sont souvent démunis face à la situation. L’équipe enseignante peut aussi avoir du mal à accepter de n’avoir pas vu ce qu’il se passait et nier les faits. Au fil de l’album, on découvre le piège de l’isolement qui s’abat sur l’héroïne. Bref, le sujet est traité à fond, sans être moralisateur et sans proposer non plus de solution toute faite. Cet excellent album, mis en images de manière efficace par Bloz, arrive à point nommé et mériterait d’être à portée de tous les enfants, en classe et à la maison. Préfacé par Mélissa Theuriau, l’album se conclut par un dossier de six pages signé Noémya Grohan. Ancienne victime de harcèlement scolaire et auteur du livre De la rage dans mon cartable, elle propose un dossier pouvant servir de guide aux parents, aux enseignants et aux enfants eux-mêmes. Six pages qui expliquent adroitement le problème, donnent des pistes pour des discussions mais également les numéros et personnes à contacter au cas où. Un ouvrage tout simplement indispensable sur le sujet !