L'histoire :
A bord de son vaisseau volant, Sheïd arrive enfin au port de Mafate, la capitale de l’Empire. Il était temps pour lui d’accoster, car il n’avait plus rien à boire : la récompense de Mhaus sera la bienvenue. Le chasseur de primes se rend dans les bas quartiers, où grouille une faune peu rassurante, pour y rencontrer le commanditaire de sa mission. Après un accueil des plus austères par Liar, le fils de Mhaus, Sheïd dépose un panier contenant la tête de celui qu’il devait assassiner. Le chef de clan est satisfait du travail réalisé et sollicite le mercenaire pour une autre mission. Il lui propose deux précieuses fioles d’ombresève contre une mission a priori sans risque. Sheïd devra kidnapper un vieillard qui loge dans une modeste auberge du quartier des ministères de l’Empire. Mhaus ne souhaite pas que ses gars y soient repérés par la milice. La nuit venue, Sheid se rend sur place pour observer sa cible quand il s’aperçoit qu’il est sur le point de se faire doubler par Liar, le fils de Mhaus qui souhaite démontrer à son père ce dont il est capable.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Philippe Pellet, dessinateur des Forêts d’Opale (avec Arleston au scénario), revient avec une nouvelle série d’heroïc fantasy en étant cette fois-ci auteur complet. Ce premier volume met en place les éléments principaux de l’histoire et apparait très prometteur. Une cité prospère se sent menacée par une tribu extérieure et leurs fanatiques religieux. Au sein du haut conseil, c’est l’effervescence et certains membres attisent les peurs afin de déclencher la guerre, ce qui pourrait arranger leurs affaires. Un vieillard plus sage s’interroge sur les raisons qui motivent ces membres à vouloir plonger les peuples dans le chaos. Sheïd, un ancien légionnaire qui vit désormais en liquidant des personnes sur lesquelles il a un contrat est alors engagé pour kidnapper ce sage. Ce qui devait être une formalité ne va pas se dérouler du tout comme prévu. Celui qui avait l’habitude de chasser des proies va se retrouver en posture de gibier. Pour un premier récit, Philippe Pellet n’a pas fait le choix de la facilité : il a bâti un scénario structuré avec plusieurs intrigues qui s’entremêlent. Le fil de l’histoire est cependant limpide, clair et fluide. Le prologue de cette aventure dynamique et dense s’avère donc accrocheur. Au dessin, on retrouve la minutie qui caractérise Philippe Pellet avec un travail créatif abouti et subtil. Inspiré par des décors d’Afrique du nord, il nous livre de magnifiques paysages dans lesquels flottent des navires qui dérivent lentement. Le dessin mature qui tire vers le réalisme se distingue de ce qui nous est habituellement servi dans la majorité des BD d’heroïc fantasy. Une série à suivre dans la jeune collection Drakoo de Bamboo.