L'histoire :
A la Paz, capitale de la Bolivie, Sienna, un agent secret de charme, exécute en tenue commando un contrat sur la tête d’un terroriste international. Après avoir fait le « ménage » avec un grand professionnalisme (flingue et grenade), elle s’en retourne prendre un bain dans son hôtel de luxe et potasse son exposé du lendemain sur ordinateur portable. Car le jour, Sienna Mandeville s’occupe paisiblement de présenter des plans sociaux pour les grands groupes industriels en difficulté ! De retour à New-York, elle découvre qu’elle n’est pas la seule à faire des cachotteries à son mari Charles, qui ignore tout de la double vie de sa femme. Car ce dernier profite de son absence pour s’envoyer en l’air avec Gabrielle, une ancienne collègue très sexy de l’université de Yale, aujourd’hui avocate. Quand elle s’en aperçoit, Sienna tend un piège au domicile de Gabrielle, afin de lui administrer un bon crêpage de chignon. Puis, avant de s’en retourner se coucher aux côtés de son époux, comme si de rien n’était, un coup de fil lui réclame une nouvelle mission express : l’injection d’un produit létal à un inconnu endormi dans une chambre d’hôtel. Le lendemain matin, une triste nouvelle réveille Sienna et Charles : le doyen de l’université de Yale, leur ami et mentor Roberto Solis, est décédé dans la nuit, d’une crise cardiaque. A l’enterrement, elle retrouve évidemment Gabrielle, mais aussi un groupe de jeunes hommes arrogants, appartenant à la société secrète Skulls and Bones, qui perturbent la cérémonie en faisant un scandale…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour inaugurer sa nouvelle collection Focus (définie comme une antenne prestigieuse de la collection Grand Angle), Bamboo publie aujourd’hui le premier tome de Sienna, un thriller politico-espionico-américain, comme les apprécie tout particulièrement le scénariste Stephen Desberg. C’est pourtant à l’initiative du frère ainé Philippe-Emmanuel de ce dernier, sous le pseudonyme de Filmore, que la série a été engendrée. De facture réaliste, tout à fait correct mais standard, le dessin a quand à lui été confié à Chetville, déjà aux crayons de Sam Lawry, au sein de la même maison. Cette mise en bouche a certes le mérite de jouer dans un registre bien balisé, mais elle attribue aux personnages des rapports pour le moins originaux. En effet, entre Sienna et son mari, c’est un peu à celui qui mentira le plus à l’autre, comme dans le film True lies (La totale, pour la VF), l’humour en moins. Sur ce canevas étonnant se greffe une ancienne copine d’université sexy, également héroïne majeure (la série aurait pu s’appeler Sienna et Gabrielle). L’opaque et grand-guignolesque Skulls and Bones (l’une des sociétés « secrètes » estudiantine des USA, à laquelle ont notamment adhérés les Bush père et fils) vient également jouer les trouble-fêtes… pour une finalité qui nous échappe encore. Les auteurs ont toutefois l’air de savoir où ils vont… ce qui n’est pas encore le cas des lecteurs. Pourquoi le doyen a-t-il été assassiné ? Quel trouble jeu Charles joue t-il ? Quelle implication les Skulls and Bones ont-ils dans cette affaire ? Il est urgent d’attendre avant de se prononcer…