L'histoire :
Sous la Renaissance, Jean-Charles des Esprits, prêtre guerrier également surnommé « Spiritus », et son compagnon Alexandre Sancti, un colosse au visage défiguré, sont accueillis par le baron de la Caume au château de Daguelloz. Suspectant ce sinistre personnage de conspirer contre le roi, le cardinal de Richelieu a infiltré les deux hommes au service du baron, pour qu’ils mettent fin à ses actes barbares : viols, meurtres, actes sataniques… Parmi les hommes de main présents au château, on trouve le sinistre Flattelou, pervers adepte de satanisme et le général Boizarc, borgne sadique. Mais à Dagueloz, Spiritus et Sancti n’ont pas que des ennemis. Ils sont en concurrence avec d’Artagnan lui-même, également infiltré au service de la couronne. Après avoir « fait leurs preuves », ils font croire au baron qu’eux aussi prônent la chute de la monarchie et se retrouvent dès lors impliqués dans ses plans occultes. En marge de cette mission périlleuse, l’innocente Isabelle, fille du patibulaire baron, tombe sous le charme du séduisant Spiritus, homme de foi…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce second épisode met un terme à la première aventure de Spiritus et Sancti, les agents du roi qui donnent les derniers sacrements plus vite que l’éclair. Derrière ce scénario de série B, on ne s’étonnera pas de retrouver Philippe Chanoinat (Les teigneux, la dernière chevauchée…), adepte du nettoyage par le vide. Pour la seconde fois associé à son compère Patrice Buendia (ils scénarisent déjà tous deux la série Thomas Silane), le duo ne s’encombre pas de vraisemblance ou de psychologie. Par exemple, le beau Spiritus respecte contre vents et marées son vœu de chasteté mais assassine à la pelle sans scrupule… Heureusement, le rapport conflictuel entretenu avec d’Artagnan, leur permet de tourner cette histoire en dérision et quelques répliques font mouche (« Et de 2, qui font 134. – Quoi, vous avez tué tant d’hommes ?! – Cette année, oui… »). Bref, les héros sont au service de l’action pure, plantée sous une vague Renaissance grand-guignolesque. Sous la patte de Koriakyne, le dessin semble pâtir du même type de désinvolture, enchaînant les planches réussies et d’autres nettement plus bâclées. Un diptyque à déconseiller aux intellectuels…