L'histoire :
A Parys, capitale des arts et de la culture, Lathan est ravi d'être publié. Brumelet, libraire, imprimeur et éditeur lui achète son dernier récit pour l'éditer en... 40 exemplaires. Ainsi, même si la nouvelle est bonne, l'auteur repart les poches vides. Heureusement, demoiselle Murcille croit en lui, bien qu'il ne soit pas issu du même milieu. Elle souligne gentiment que son revenu par livre vendu n'est vraiment rien par rapport au temps passé dessus. Qu'importe, il continue de faire ce qu'il aime. A la nuit tombée, il se rend dans les tavernes pour lire des textes à haute voix, avec paiement au chapeau. Son désir de devenir riche va peut-être se réaliser grâce à une proposition d'un sbire du seigneur marchand Pyrinthe, qui semble honnête : écrire ses mémoires. Même si Lathan ne se considère pas comme prête-nom pour rédiger à la place d'un autre, il accepte. Surtout, son client rachète ses dettes, ça aide à se décider. Il rencontre dès le lendemain aux aurores le seigneur marchand Pyrinthe. Sa bibliothèque est époustouflante. Il écoute et prend des notes. L'écrivaillon trouvera bien une façon de valoriser tout ça. La réponse pour s'en sortir est forcément dans le danthrakon, un grimoire magique très puissant. D'autant qu'il sait dorénavant comment l'utiliser. Mais à trop en vouloir, ne se rapproche-t-on pas de sa perte ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Une nouvelle fois, Arleston – scénariste prolifique d'heroïc-fantasy et directeur de la collection Drakoo – collabore avec Olivier Gay. Mais cette fois, c'est pour une variation autour de l'univers du Danthrakon, le plus puissant des grimoires, dans une ville de Paris décalée (Parys !). Les lecteurs adeptes retrouveront avec ravissement les codes qu'il exploite, ses jeux de mots, son truculent narratif, ses références... Il se permet même de se moquer de l'Art avec un grand A, lors d'une scène dans la chambre du seigneur pyrinthe. On y aperçoit des revisites de Vermeer, Grant Wood, Munch... Olivier Boiscommun déjà à l'œuvre sur la série-mère, fait le nécessaire avec précision et dynamisme... et une colorisation très pêchue d'un indispensable larron, Claude Guth. Succès Damné est aussi et avant tout une énième variation du mythe de Faust. Embarqué dans une mission qui le dépasse, le héros, qui n'est pas des plus séduisants avec sa bedaine, explique son complexe, son trouble de l'ego et sa jalousie maladive. Parce que – évidemment – les nanas sont vénales. Par conséquent elles ne vont que vers les riches. Encore une fois, tout ce qui arrive est à cause d'elles. Heureusement Murcille a bien du courage sous sa jupe. Une véritable aventure se distille alors, entre un livre qui prend vie et un nécromancien meurtrier. Tout part progressivement dans tout les sens, pour finalement faire cohérence et nous divertir. On oublie tellement souvent l'importance et l'impact des mots... Autant en rire de façon décalée en poussant le concept très loin, là où humains et animaux anthropomorphes cohabitent tranquillement.