L'histoire :
Août 1914. Alors qu’il coulait une retraite paisible, le Général Gallieni est rappelé au service actif par le Ministre de la guerre. Le conseil des ministres a décidé de le nommer adjoint au Généralissime Joffre : s’il devait arrivait un malheur à celui-ci, Gallieni le remplacerait. A la frontière entre la France et la Belgique, la situation est préoccupante. La stratégie de Joffre est incompréhensible : même le Président n’est pas informé de ses intentions ! Alors que les allemands déferlent en Belgique, il n’y aucun soldat français entre Maubeuge et la Mer du Nord pour stopper leur descente sur Paris. Le ministre souhaite que Gallieni se rende au QG de Vitry-le-François pour s’entretenir avec le Généralissime afin de connaître ses plans. Alors qu’il a réuni son état-major, Joffre n’apprécie pas la visite inopinée de Gallieni et ses questions sur sa stratégie...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Et une de plus ! En cette période de commémoration du centenaire de la Grande Guerre, les BD qui s’inspirent de cet événement historique majeur sont légion. Ce one-shot sur les Taxis de la Marne nous immerge dans les coulisses du pouvoir décisionnaire (politique et militaire) durant les premiers mois du conflit. L’armée française est en fâcheuse posture et des visions différentes s’opposent sur la stratégie à adopter. Jean-Yves Le Naour, historien et scénariste, dont c’est le 3ème album cette année sur le thème de la Première Guerre Mondiale (avec La faute au midi et François-Ferdinand) nous retrace ces premiers moments de manière quasi documentaire, fidèlement aux faits et aux débats. Ce parti-pris scénaristique laisse peu de place à la surprise, à l’originalité ou au développement de personnages atypiques. Cette plongée dans les hautes sphères de l’état, au cours d’une période très critique, passionnera les férus d’histoire. Pour les autres, la lecture de ce récit risque d’être plus fastidieuse. On peut d’ailleurs regretter que la portée psychologique sur la population et sur l’ennemi que cette mobilisation d’ampleur a suscité (1300 taxis !) ne soit pas du tout abordée. Le style réaliste et régulier de Claude Plumail, ainsi que les couleurs appliquées de Christian Goussale, donnent du crédit à ce récit sérieux.