L'histoire :
« Ce livre est pour la personne qui le trouvera ». Voici ce que lit Camélia en première page d'un ouvrage abandonné sur un banc public, lors de sa pause déjeuner. À l'ombre des grands saules pleureurs est un récit troublant, qu'elle passe la nuit, puis le début de la matinée, à dévorer. La jeune femme est troublée par les mots surlignés qui, mis bout à bout, prennent un sens très particulier. Celui d'un appel caché à une rencontre. C'est le début d'un jeu de cache cache, sans succès, qui la voit reposer le livre sur le banc où elle l'a trouvé, pour découvrir qui viendrait le reprendre. Mais c'est aussi, pour Camélia , le moyen de réaliser que sa vie de couple a perdu tout romantisme et que, finalement, un inconnu lui fait vivre des moments bien plus forts que son compagnon, qui pourtant voudrait qu'ils se marient. Elle se jette à corps perdu dans une enquête impossible, dont elle ne s'avoue pas vraiment le but. Elle sonne à la porte d'un inconnu qui la prend pour une folle, et se fait presque draguer par un homme qu'elle espionne, jusqu'à prendre l'ascenseur avec lui et sa femme. La vérité, forcément, sera pour la jeune femme autant une surprise qu'une révélation...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Comme dans toutes les comédies romantiques scénarisées par Jim, c'est un couple comme les autres, contemporain dans sa vie quotidienne et moderne dans son comportement, qui est soumis à une situation imprévue. Simple et bouleversante, puisqu'elle bouscule les certitudes et la monotonie qui s'installe, et bien plus profonde qu'elle semble de prime abord. En lisant ce diptyque aujourd'hui édité sous forme d'une intégrale, on réalise le travail impressionnant du dessinateur Mig, qui développe pour l'occasion un style semi-réaliste qu'on ne lui connaissait pas. Il réussit à mettre en scène sans répétition, et avec une fluidité épatante, une suite ininterrompue de dialogues entre des personnages, dans une multitude de lieux et de situations. Les dialogues de Jim sont toujours aussi naturels et Camélia va implacablement nous devenir de plus en plus proche, à mesure que les espoirs de sa vie de jeune femme se dévoilent dans cette quête apparemment futile. La progression très régulière de ce récit sans scène d'action spectaculaire est la preuve évidente du savoir-faire consommé du scénariste, dont un des talents évidents consiste à trouver des dessinateurs qui se révèlent en l'accompagnant. Une nouvelle fois, cette jolie histoire fait partie des récits qu'on referme avec le sourire. Et qu'on a envie de partager, comme on conseille un film bien réalisé et bien joué.