L'histoire :
Hana, une jeune lycéenne coréenne, vit mal sa scolarité et sa vie de famille. Attirée par la culture et les mœurs occidentales, et malgré une inscription dans un atelier de dessin émancipateur, elle fait tout pour inciter ses parents à aller dans son sens et l'envoyer, comme d'autres élèves en échec, étudier à l'étranger, et en l'occurrence à Toronto. Cumulant les sorties et les absences, elle finit par faire craquer son père, qui accepte par dépit de l'envoyer chez une tante dans la proche banlieue de cette grande ville. Mais là, au milieu de riches élèves étrangers peu scrupuleux, elle déchante assez vite. Sa destinée quelque peu chaotique la fera finalement retourner au point de départ...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Certains romans graphiques sont comme des remèdes pour leurs (jeunes) auteurs. Le temps passé à les réaliser peut faire office de thérapie. Cependant, dans ce pavé de 412 pages, aucun espace n'est laissé au lecteur, ou si peu. La mise en page en gaufrier, accumule les plans identiques, les discussions plates et les atermoiements, les pensées vides, n'offrant aucune échappatoire, aucun répit. Il va sans dire que Song Aram, ayant finalement trouvé sa voie en Corée dans le manwha et dont c’est le deuxième album en français, a peut-être souhaité cette formule, afin de bien faire ressentir le désarroi de sa protagoniste. Cependant, à l'instar de Meursault dans l'Etranger de Camus, c'est à un mur que l'on se heurte en tant que lecteur. Et, arrivé difficilement au tiers du récit, on se demande si la motivation va être suffisante pour aller jusqu’au bout. Pourtant, le style graphique attachant, dans l'esprit d'un Adrian Tomine, avec cette teinte bleue en coloration, a tout pour séduire. Il faut croire que le scénario ne comportait sans doute pas assez de matière pour suffire au volume de la pagination. En tout état de cause, un recentrage aurait sans doute été nécessaire, afin de mieux capter le lecteur. On le sait, la fatigue est un danger en automobile, et la Sortie de route guette tout un chacun. Cela peut malheureusement se produire avec l'écriture. Dommage.