L'histoire :
Salvador de Bahia, Brésil. Au pied du fort de Notre-Dame de Monte Serrat, sous un soleil de plomb, certains sirotent une cachaça au bord de la plage. Pendant ce temps-là, d’autres habitants vaquent à leurs occupations. Monsieur Ney, un militaire à la retraite, et Caju, un dealer d’herbe à la petite semaine, discutent à l’ombre d’un arbre. Une explosion interrompt leur conversation. Ils accourent et voient deux individus qui pêchent à l’explosif, ce qui est interdit. Ney veut qu’on appelle les flics immédiatement. Caju joue la carte de la tempérance, mais il est contraint d’obtempérer face aux propos de Ney (celui-ci menace de révéler ses activités illicites). Caju avertit Richard, dit Ritchy, qui est tranquille au bord de l’eau en train de prendre un verre. Richard prend les jambes à son cou et court pour interpeller les malfaisants. Pendant sa course effrénée, il se rappelle de ses interventions musclées dans les favelas. Entre temps, quelqu’un laisse un message sur la boîte vocale de son téléphone : c’est Keira, sa compagne, qui a quelque chose d’important à lui annoncer…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour son premier polar au format roman graphique, Marcello Quintanilha ne fait pas dans la dentelle. D’emblée, il plante l’ambiance : sous la chaleur accablante, la vie suit paisiblement son cours sur la plage de Salvador de Bahia. Mais un grain de sable vient perturber cette quiétude. Et là, tout s’emballe. À l’aide de flashbacks séquencés, l’auteur de Sept balles pour Oxford rythme la narration. Une banale pêche à la dynamite prend un virage inattendu. Les vies de chacun des quatre personnages (le flic violent, sa femme en partance, le militaire à la retraite, le dealer) s’entremêlent. Même si tout n’est pas parfait, l’ensemble est solide de bout en bout. Le dessin réaliste du brésilien ne manque pas d’intérêt, tant il illustre une tension palpable entre les personnages. Les expressions des visages sont marquées (un peu trop parfois). Les angles de vues sont audacieux, tout comme le découpage très nerveux avec des onomatopées qui créent un lien entre les cases. Le choix du noir et blanc est bienvenu, même si une colorisation des planches aurait donné plus de coffre au récit. Surtout derrière une couverture en couleurs aussi alléchante…