L'histoire :
"Il pleut sur ma décapotable. Je tire sur ma clope comme pour mieux respirer. C'est toujours comme ça quand je tue quelqu'un, après j'ai l'impression d'étouffer". Alex Dinorizzi est un flic New Yorkais qui refuse d'utiliser une voiture de fonction et utilise sa vieille Cadillac sans téléphone. Il mène ses enquêtes de manière un peu trop radicale pour sa hiérarchie, qui aimerait le laisser en dehors des affaires délicates auxquelles tout le gratin de la ville semble mêlé. En tirant les fils d’un meurtre – apparemment – anodin d'une prostituée, il se retrouve embarqué dans une histoire de mafia chinoise qui le dépasse...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En décidant de voler de ses propres ailes (scénario et dessin), Frédéric Vervisch (également dessinateur de Plus Jamais ça sous la plume de Jean-David Morvan) construit une histoire simple et efficace de policier dur à cuire qui semble décider à mener à bien son affaire coûte que coûte. La grande force de cet album réside dans un graphisme semi réaliste (on pense à Soda ou aux personnages de Baru) aux noirs et blanc superbes, et dans une grande maîtrise de la narration (belle efficacité du découpage). Les réflexions pseudo philosophiques ou carrément drôles du personnage (en voix-off) sur ses problèmes de coeur ou sur le genre humain en général, rappellent carrément Le Tueur de Jacamon et Matz, qui est probablement la référence la plus directe de cet album. Mais le plaisir de lecture est réel (bien que l'album se lise un peu vite) et on attend la sortie du tome 2 avec impatience.