L'histoire :
Depuis un an que ça lui est arrivé, c’est comme ça : il ne lui pleut plus jamais dessus. Il a une sorte de parapluie invisible qui le suit partout où il va. Il en profite pour narguer le serveur de la Petite tranquillité, le bistrot où il a ses habitudes, en s’installant en terrasse lorsqu’il y a des averses. Il décide également d’enfiler un costume vert de super-héros et sous l’apparence d’« Antipluie-man », il accompagne les petites vieilles qui veulent faire leurs courses sans être trempées. Tout cela est bien gentil, mais ça ne lui rapporte pas un kopeck. C’est alors qu’il rencontre Valery-René Pujol, un jeune homme dynamique qui cherche une idée de concept économique viable – et qui lui permette en passant de tripoter les filles. Sa dernière idée vise à profiter de Paris-Plage pour proposer des séances de planche à voile spéciales : il suit les véliplanchistes dans un zodiac pourvu d’un ventilateur géant ! Or, Antipluie-man s’avère un atout indispensable durant cet été pluvieux ! Antipluie-man, se laisse tenter par l’aventure, tout en regardant avec des yeux attendris une jolie voisine court-vêtue, qui elle, adore la pluie. Leila danse en effet sous les averses et prépare même un numéro de cirque avec une grenouille…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On connaissait essentiellement François Duprat pour son Année du dragon, chronique sociale sentimentale teintée de manga, très réussie. Le voilà en solo sur cette drôle de fable urbaine légèrement fantastique et parfaitement originale. Le concept de super-héros est ici utilisé de manière ingénieuse à contrepied et pour le moins décalée : ça sert à quoi, exactement, de ne pas recevoir la pluie, à part permettre aux gens de ne pas se mouiller quand il pleut ? L’idée est sympatoche, mais trouve vite ses limites, aussi bien en termes de rythme que de profondeur. Duprat parvient tout de même en en tirer 54 planches couleurs, en brodant sur un jeune investisseur arriviste et surtout, sur le personnage de Leila, héroïne qui voue un amour démesuré à la pluie (ce qui ne sert à rien non plus, finalement). Evidemment, l’histoire tourne en idylle et permet à l’auteur de livrer quelques jolis passages chorégraphiés, bien que très fantaisistes (la GRS avec une grenouille…). Mais-c’est-une-fable, vous dit-on ! Le dessin, focalisant essentiellement sur les personnages, est tout aussi inégal, alternant les cases très réussies et d’autres plus rapidement exécutés. On en ressort avec une impression de fraîcheur et une énorme envie de s’acheter un K-way.