L'histoire :
Dans la ville de Dos Hijos, une poignée d’individus dotés de pouvoirs paranormaux, se divisent entre super vilains et super héros. Parmi eux, Henry Wade, également surnommé « l’ogre », est retombé dans les mains de la police après avoir purgé une peine de prison, en être sorti et avoir « légèrement » récidivé. L’inspecteur Griffin compte se servir de lui pour approcher son ancien complice « Rat Face » et sa nouvelle bande de gangsters super vilains. Ultrarapide et insaisissable, Rat Face a un sérieux contentieux avec ce flic : il lui a bouffé un doigt ! Griffin dispose d’un moyen de pression imparable sur l’ogre : il lui propose de l’aider à retrouver sa femme, Marion. Car cette dernière, enceinte depuis sa dernière visite conjugale en prison, a fait ses valises au moment où elle a compris l’identité secrète et néfaste de son compagnon. De son côté, Rat Face, blessé lors de son dernier braquage, tente de quitter la ville pour se faire soigner par le Dr Beck. Les forces de polices sont d’ailleurs à l’origine d’une fusillade à la gare routière où il vient d’acheter un ticket. Mais en vain : Rat Face est toujours en fuite, deux balles de plus dans le corps…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Prévu en 3 tomes, Paranormal se présente comme un hommage (réussi) à la célèbre série comics Powers de Brian Bendis. Quelques super héros se livrent à des luttes intestines dans un monde urbain contemporain. Ce faisant, l’auteur scénariste-dessinateur Dan Christensen s’intéresse plus à l’aspect thriller qu’aux pouvoirs spectaculaires des héros, par ailleurs fort modestes. L’un est super rapide, l’autre a la couenne si épaisse qu’elle arrête les balles… mais tous sont vulnérables. Plus qu’une succession de hauts faits paranormaux, nous plongeons donc, moult flashbacks à l’appui, dans l’intimité psychologique des protagonistes. Le ton exact est plus celui des polars noirs sans concession. Le héros, Hanry Wade l’ogre, est d’ailleurs un looser sans illusion, en outre utilisé comme « balance » pour trahir ses anciens partenaires. Graphiquement, le trait de Christensen est certes très stylisé, les couleurs sobres et les décors minimalistes, mais cela ne nuit en rien à la lisibilité et au plaisir que l’on prend à suivre cette série efficace, dense et prenante. Vivement le 3e et dernier opus…