L'histoire :
Bruxelles, le 21 juillet 1928. C'est la revue militaire. Madame Thys essaie de convaincre son mari Alphonse de l'accompagner avec son fils Théodore pour participer aux festivités. Celui-ci refuse de quitter son siège devant la fenêtre. La tristesse noie son regard. Aussi, ce n'est presque pas une surprise lorsque, arrivés dans la rue, Théodore et sa mère entendent un coup de feu de mauvais augure. Quelques années plus tard, Théo fait sa vie d'étudiant, entre la musique et ses deux amis militants pour la cause des juifs persécutés en Allemagne par le régime Nazi. Ce soir, c'est le grand concert. Aussi, Théo soigne-t-il son image en rendant visite à son coiffeur habituel... Il ne manque pas de remarquer la jeune femme qui passe directement de la rue à l'arrière-boutique. Un an plus tard, Théo est devenu un musicien hors-pair, dont les prestations à la trompette rythment le Jazz Club « La Cave ». Après un concert génial, c'est pourtant la morosité parmi ses amis : l'Allemagne vient d'envahir la Pologne. De fait, la France et la Grande Bretagne sont sur le point de lui déclarer la guerre...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
À l'ombre du convoi romance en diptyque l'histoire vraie de Simon Gronowski, rare rescapé d'un convoi de déportés, le seul qui ait été attaqué sur tous ceux qui ont sillonné l'Europe entre 1940 et 1945. Ce second opus fait vibrer la conclusion d'une histoire émouvante sur les destins croisés de quelques personnages impliqués dans ce fait marquant de la seconde guerre mondiale. Illustré de main-de-maître par José-Maria Beroy, avec des planches aux encrages forts et aux couleurs froides mettant en valeur le rouge de la terreur, ce deuxième volet met cette fois l'accent sur la jeunesse de Théo, fils d'un ancien soldat belge que la guerre a rendu fou. Il continue aussi d'approfondir l'histoire d'Olya, la jeune femme juive pour qui l'attaque du train sera provoquée ; et celle de Wilhem, jeune soldat allemand au passé obscur, qui ne peut qu'hésiter sur l'absurdité des évènements dont il est plus observateur qu'acteur. Tout comme l'opus précédent, cette deuxième partie oscille entre des flashbacks et la trame principale, dont les différentes parties ne sont pas forcément dans le bon ordre chronologique. Bien que l'architecture participe pleinement à l'originalité de l'œuvre, on peut affirmer que Kid Toussaint a hélas un poil trop forcé sur la complexité du montage séquentiel, qui s'avère très difficile à suivre, malgré les repères temporels ostentatoires laissés au fil des pages.