L'histoire :
Rome, 12 av. JC. Titus a ramené le précieux livre sibyllin de Delphes à Rome. Auguste s'empresse de le mettre au bûcher en compagnie d'autres parchemins et ouvrages qui contiennent des secrets dangereux pour tout le monde. Titus assiste à l'autodafé, non sans penser au drame de Pessinonte. Pendant ce temps-là, à Alexandrie, Alix et Kephren continuent leur périple sur les traces d'Alexandre le Grand. Le Préfet Barbarus leur confie un joyau d’une valeur inestimable : la plus grosse émeraude sortie des mines impériales de la Mer Rouge. Sur le chemin, Alix et Kephren retrouvent Enak qui est au courant de la mésaventure du jeune garçon. En aparté, Enak fait part à Alix (qui acquiesce) de ses doutes concernant leur quête vers le temple de Zeus-Ammon. Quelle sera la déception de Kephren quand il verra que la statue de Cybèle n’a jamais existé ? Pour Alix, ce n’est qu’une légende destinée à attirer les chefs de guerre et leurs offrandes. L’équipée ne présage pas qu’une mystérieuse troupe de soldats affublés de têtes de béliers les suit à distance…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On avait quitté le fils d'Enak dans une douloureuse posture, après son émasculation par Attis et ses sbires. Mais loin d’être anéanti par sa situation d’eunuque, il veut coûte que coûte retrouver la statue de Cybèle, persuadé qu’elle lui redonnera sa virilité et le pouvoir absolu. Kephren se voit comme un futur Alexandre le Grand. La scénariste Valérie Mangin poursuit avec brio ce spin-off d’Alix, usant de sa science narrative en réinterprétant l’Histoire. Comme à chaque fois, on pénètre, pas à pas, dans le récit sans trop savoir ce qui va nous attendre. Les masques tombent laissant la place à des révélations inédites. Thierry Demarez, ancien décorateur à la Comédie Française, est fidèle au poste pour développer son trait subtil qui donne une véritable modernité graphique à la série, avec des momies en mode zombie. Son dessin par moments figé reste agréable au demeurant, en raison des chromies contrastées de Jean-Jacques Chagnaud. Les scènes de clairs-obscures sont à elles seules un véritable bonheur visuel. Saluons au passage le titre du prochain tome prévu, La puissance et l’éternité. Tout un programme !