L'histoire :
Grèce, juillet 12 av JC. Un groupe de soldats de Sparte attaque des Romains qui sont en possession de livres sacrés. Athènes, un mois plus tard. Alix rend visite à une vieille connaissance, Numa Saludus, pendant que ses fils Khephren et Titus découvrent l’Acropole et le Parthénon pour la première fois. Enak, quant à lui, est retourné en Égypte, ne supportant pas la dureté de Khephren à son égard. Alix n’est pas venu faire du tourisme. En effet, l’Empereur Auguste veut rassembler tous les livres sibyllins de l’Empire dans le temple d’Apollon Palatin à Rome. C’est la raison pour laquelle Marcus Atilius, l’agent de l’Empereur, a été envoyé à Delphes. Mais celui-ci a été tué sur le chemin du retour et son précieux chargement a disparu. La rumeur dit qu’on a trouvé des lances spartiates plantées dans les cadavres et le chiffre 300 gravé en grec sur la poitrine d’Atilius. 300, en référence aux 300 spartiates de Léonidas qui ont affronté 200 000 perses aux Thermopyles et se sont sacrifiés pour sauver la Grèce. Pour Numa Saludus, il ne fait aucun doute que ces livres sont des compilations d’oracles d’Apollon, incompréhensibles et n’intéressant personne. Il s’agit pour lui d’une provocation des spartiates…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après un triptyque prometteur, La conjuration des rapaces, c’est parti pour un nouveau cycle ! On commence à s’habituer à cet Alix moins juvénile et plus sage. Mais il n’en reste pas moins prompt à batailler, comme on peut le constater dans le combat armé en fin d’album. Valérie Mangin démontre une nouvelle fois son talent narratif, équilibré entre fiction et références historiques (la Pythie et ses oracles alambiqués prêtant à interprétation, donc sonnant toujours justes). Elle met le cap ici sur la Grèce intégrée à l’Empire Romain et divisée en deux provinces gérées par le Sénat : la Macédoine au nord et l’Achaïe au sud. Cette annexion a été rendue possible car la Grèce n’est pas une nation, mais une juxtaposition de cités. C’est donc dans un contexte assez hostile à l’Empire Romain qu’Alix débarque et doit mener l’enquête sur une affaire mêlant assassinat et vol. Au dessin, Thierry Démarez est fidèle au poste. Telle une armée romaine, son trait est organisé et exprime toute sa puissance, bien aidé par les couleurs lumineuses de Fabien Alquier. Album après album, son graphisme a gagné en fluidité, comme on peut l’observer avec la bataille opposant Romains et Thermopyles, affrontement dans lequel Alix s’illustre par sa bravoure. Jacques Martin peut reposer en paix, Alix Senator est sur les dignes traces de sa série-mère. Le cinquième tome annoncé, Le Hurlement de Cybèle s’annonce palpitant !