L'histoire :
An 11 avant notre ère. Après avoir déjoué la conjuration des rapaces, le sénateur Alix n’est pas parvenu à sauver Khephren de la terrible fascination qu’exerçait une statue de Cybèle en orichalque. La déesse promettait la puissance et l’éternité à ses adorateurs, mais le jeune garçon n’a trouvé que la mutilation et la mort au bout du compte. De retour à Rome après une mission diplomatique à Pétra, Alix est miné par le chagrin. Alors qu’il est sur le chemin pour rendre visite à Lidia terriblement malade, il tombe sur des soldats qui s’en prennent à des lépreux. Alix intervient pour mettre fin à leurs agissements. Placés sous la protection du sénateur, les survivants à ce massacre sont envoyés directement dans sa villa de Tibur. Alix en fait part à Auguste, le frère de Lidia, qui s’inquiète d’une recrudescence des agressions envers les lépreux, accusés d’être les responsables de la mort de gardes. On parle aussi de fantômes luminescents qui disparaissent d’un coup dans la nuit. La plèbe va finir par s’en prendre aux mendiants des cimetières et aux magiciens venus d’Orient. Tout cela pourrait bien bouleverser Rome. Comment Alix va-t-il pouvoir rétablir l’équilibre et éviter que le désordre ne gagne la Cité Romaine ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les spectres de Rome est une référence directe à l’un des album mythiques de la série-mère Alix, Le spectre de Carthage, qui plaçait le jeune Alix face à l’orichalque. Ce métal antique aux propriétés phosphorescentes est largement utilisé dans des récits mettant en scène, par exemple, le mythe de l’Atlantide. L’histoire démarre tambour battant sous le scénario de Valérie Mangin, qui s’épargne un temps d’exposition trop long. Alix accuse le coup : Lidia est mourante et Khephren est mort. Les lépreux sont victimes d’expéditions punitives car jugés coupables des meurtres orchestrés par de mystérieux spectres luminescents, digne de SOS Fantômes. Le décor est planté pour le meilleur, tant l’histoire captive de bout en bout. Une nouvelle fois, Valérie Mangin s’est bien affranchie d’Alix, en injectant des bonnes doses d’horreur et de fantastique : les lépreux n’ont rien à envier à la série Walking Dead ou au film l’Invasion des profanateurs de sépultures de Don Siegel ; Barbarus est égorgé comme un porc (en même temps, il me méritait bien)… Au dessin, Thierry Démarez est toujours aussi à l’aise, donnant une véritable ampleur graphique aux mots de Valérie Mangin. Ses scènes dans les catacombes sont parfaitement exécutées. Leur dossier Aqua Romana en fin d’album édition toilé, poursuit le récit et éclaire sur l’eau courante présente à Rome et l’enjeu qu’elle pouvait susciter. Album après album, la saga Alix Senator montre encore une fois qu’elle est loin d’être un feu de paille, tant la qualité du récit est toujours impeccable. Le prochain tome, la Forêt carnivore, est donc attendu avec un plaisir non dissimulé.