L'histoire :
En 1963, Lorenzo Cuba des assurances Matthews, est envoyé par sa compagnie dans un cirque. Il doit enquêter sur la mort suspecte d’un acrobate, afin de déterminer si la troupe peut recevoir une prime. Dès son arrivée au Clara’s Circus, il ressent la tension de l’équipe et une franche hostilité. Ce cirque venu d’Ukraine en pleine guerre froide a une curieuse spécificité. En effet, il est uniquement composé de nains, excepté la directrice, Clara, une magnifique jeune acrobate blonde. Lorenzo essaie donc de contacter le shérif local pour en savoir plus sur les circonstances exactes de la mort de Yuri, l’acrobate. Mais le chef de la police semble s’être évaporé. Une contre-enquête rapide et quelques contacts avec une naine prénommée Olga confirment à Lorenzo ses doutes sur la nature accidentelle de la mort de Yuri. Mais au sein du cirque, l’omerta règne. Lorenzo Cuba décide de contacter un ami au FBI, Sam Rollins. Finalement, le cirque quitte la ville sans que Lorenzo ait pu trouver une solution à l’affaire. Huit mois plus tard, le journal annonce la disparition tragique de Clara. Lorenzo reprend immédiatement son enquête, bien décidé cette fois-ci à tirer les choses au clair…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La série American Seasons narre les investigations d’un jeune enquêteur d’une compagnie d’assurance. Chaque album sera alors l’occasion de partager un épisode baignant dans l’univers des années 60 aux Etats Unis. Pour leur premier récit complet, Romain Renard et Yves Vasseur nous livrent une ambiance bien sombre, rappelant l’univers de Freak’s. Avalé en deux coups de cuillère à pot, le récit est parfois surprenant dans ses dialogues. Pour nous plonger dans l’ambiance et dans les mentalités des années 60, les auteurs n’hésitent pas à utiliser des termes qui peuvent choquer. On côtoie donc des « petits monstres » et une « tribu de nabots » en se demandant s’il était bien utile de rappeler le mépris qu’on pouvait avoir à l’époque pour les gens de petite taille. Le récit prend le temps de se mettre en place et la destinée tragique de ces nains, considérés comme des hommes de deuxième catégorie, est trop vite traitée alors qu’il s’agit du cœur même de l’histoire. En revanche, le dessin est peut-être pour le moment le meilleur atout de la série. Très crayonné, il n’hésite pas à être caricatural pour faire ressortir l’aspect « monstrueux » attribué aux nains. La mise en couleur, lisse et tamisée, suit cette logique. Espérons un scénario plus étoffé pour les prochains épisodes…