L'histoire :
Au début du XXème siècle, en Irlande, un psychiatre hypnose l’un de ses patients afin de revenir avec lui sur son passé. Damian Dale révèle au spécialiste qu’il est mort le jour même où son père est décédé. Errant durant un moment, il est arrivé à Kiltreguer, une petite ville où un cirque s’était installé quelques jours auparavant. Une des acrobates avait été prise à parti par des villageois et avait heurté Damian. Du coup, celui-ci l'avait suivie jusqu’au cirque. Subjugué par elle, le jeune garçon avait sollicité le propriétaire du spectacle pour intégrer cette belle équipe. Les jours puis les mois avaient passé et Damian était tombé amoureux de Drew, l’acrobate. Leur bonheur avait progressivement grandi, mais un jour, la jeune femme avait sollicité le propriétaire du cirque afin d’obtenir quelques jours de repos. Ce dernier avait refusé derechef. Le soir venu, Drew s'était élancé et avait chuté. En pleurs, Damian était allé la consoler et cette nuit-là, ils s’étaient embrassé fougueusement. Ce que le jeune garçon n’avait jamais avoué à sa douce, c'est qu'il avait déjà tué deux personnes…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Blood Circus attire irrémédiablement l’œil par sa couverture originale et pour le moins gore. Si celle-ci fait plutôt penser à des titres horrifiques, l’album œuvre plutôt dans le genre thriller. Guillaume Clavery, que l’on a découvert sur Aster puis On the road, raconte ici une drôle d’histoire. Par le biais d’une séance d’analyse, un psychiatre essaie d’en apprendre plus sur l’un de ses patients. Le dénommé Damian Dale ne serait autre qu’un tueur en série et c’est afin de mieux comprendre ses actes et ses dérives, que le spécialiste se penche sur son cas. Le récit n’est pas très original de prime abord, le thème ayant été traité assez régulièrement en littérature ou au cinéma, mais la transposition de celui-ci dans une époque et un lieu atypique, le cirque, intrigue dès les premières pages. On regrettera cependant que la narration ne soit pas plus claire par moment. Elle gène considérablement la fluidité de la lecture et se perd dans la folie de Damian. Le lecteur devra s’accrocher au final, mais le jeu en vaut-il la chandelle ? L’histoire n’est pas non plus rattrapée par le dessin de Paul Drouin qui parait décalé par rapport à l’ambiance paranoïaque de Blood Circus. Le découpage ajoute à la confusion et ne convainc que le temps de quelques pages, en fin de volet. Un thriller qui ne provoquera des sueurs froides qu’à peu de monde. Une déception…