L'histoire :
Fanny déprime grave : elle vient de se faire larguer par son mec, quelques semaines avant qu’il ne lui passe la bague au doigt. Chaudes larmes, mouchoirs en papier... Assise sur son fauteuil, elle tente, le téléphone en main, de se faire chouchouter par ses bonnes vieille copines. C’est Anouk qui a la première ses faveurs. Anouk qui lui accorde que son bonhomme est un sacré enfoiré en acceptant d’alerter illico le reste de la petite bande d’amies. Jo, d’abord, qui répond en même temps à un besoin pressant. Sophie, ensuite, qui ne tarde pas à tout mélanger (qui s’est fait larguer ?). Car en bonus de cet événement, un autre pointe le bout de son nez : le retour dans la ville de Stef, qui récupère en héritage l’appartement de sa grand-mère. Mais avant d’emménager, elle souhaite engager quelques travaux. En attendant donc, ses bonnes vieilles copines vont lui proposer à tour de rôle de partager leur petit « chez soi » pour qu’il devienne un « Comme chez toi »… Pour débuter : un petit tour chez Anouk. Anouk et son charmant petit Léo. Anouk et sa panoplie de sympathiques petits « joujoux » à ne pas confondre avec des joysticks ancienne génération et difficile à extraire de la gueule des toutous trop curieux...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Prenez cinq copines, la trentaine pétillante et des tonnes de bagou. Installez-en une tour à tour chez les autres – le temps de quelques travaux dans son appartement. Dosez à volonté de tracas du quotidien. Pimentez l’affaire d’une cuillerée de bambins à langues bien pendues, de chien-chien vorace, de mamie grognon, de vie déprimo-sentimental en montagnes russes ou de soirées bières-DVD. Shakez le tout vigoureusement au rythme de saynètes à velléités rigolotes en forme de tranches de vies… Vous obtiendrez un « Comme chez toi » à avaler sans modération. Souvent drôle, parfois cynique et parfaitement réaliste, l’ensemble photographie judicieusement cette bande de copines très rapidement attachantes. Témoin ou pas d’une génération de femmes ondulant au rythme d’une époque où vie amoureuse, sexualité, boulot, enfant, parents, copines et affirmation de soi s’entrelacent savoureusement, cet univers de filles s’apprivoise très facilement. Servi par d’impeccables dialogues, le jeu de leurs relations, leurs complicités à tiroirs ou leurs tonnes de « vices » et défauts, ont un joli parfum de vécu. Au final, on observe même avec un peu de jalousie (nostalgique ?) cette profonde histoire d’amitié à cinq étalée sous nos yeux. On regrettera juste peut-être d’avoir déjà été confronté à ce type d’exercice (on pense à Pénélope Bagieu, Margaux Motin, Diglee…) pour ne pas jouir d’un effet de surprise. Néanmoins, le rythme est ici impeccablement trouvé. En particulier (outre le découpage en saynètes « à chute ») grâce à l’idée de faire déménager une des filles successivement chez les 4 autres. Ainsi Carole Maurel fait jouer différemment les relations du groupe et visite par le petit bout de la lorgnette la vie de chacune. Mais aussi grâce à un dessin vif et mis en couleur sur le même tempo.