L'histoire :
Daphnée : Blonde, la trentaine pétillante, têtue, obstinée, allergique aux acides de fruits dans les crèmes de beauté… Une ambition à long terme : une vie passionnante. Des projets dans l’immédiat ? Une augmentation ; dirigée la collection Bleue de la maison d’édition qui l’emploie (car c’est une littéraire, quoi !) et ne plus se taper ces autobios people insipides. Autre besoin à combler en urgence : un homme. Et pas un Cro-Magnon, non, un qui lui conterait fleurette ou qui lui écrirait de belles chansons, un qu’elle aurait dans la peau… Zut ! C’est justement un comme ça qu’elle vient de larguer… Iris : Brune, la trentaine insouciante, consommant les amants comme des petits mouchoirs en papiers, tyrannique dans sa boîte de com’ événementielle, accro aux vernissage-champ-canapés… Recherche l’amour désespérément. Un Tancrède de Rabagli avec château, mère-tailleur Chanel et désodorisant en forme de sapin dans l’auto ? Ça rassurerait tellement Maman… Un Arsène Prunet, vendeur de fruits et légumes sur le marché, au regard brûlant-brun ? Pour l’une et l’autre, la vie entame un bien joli tournant qu’il faudra intelligemment négocier, au risque de délaisser leur petit nombril pour enfin aller à l’essentiel…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On en croise quotidiennement des Iris, des Daphnée… Boulot, resto, café, soirée : il y en a toujours une qui se fait remarquer. Elles sont souvent moins caricaturales parfois moins séduisantes et pas toujours aussi amusantes, mais en tout cas toujours aussi excitées et submergées par un incommensurable flot de futilités… Désormais, grâce à Géraldine Ranouil et Véronique Grisseaux, les voici qui viennent jusque dans nos BD pour troubler notre quiétude. Mais à l’instar des vraies de vraies, leur charme ravageur fait son impeccable travail, nous laissant suivre leurs aventures, on ne peut plus superficielles, avec presque de l’intérêt. Découpé de façon originale en épisodes, avec pour transition des interludes rigolos (fausses pubs, flashbacks, recettes de cocktail…), l’album nous propose de suivre 2 pétillantes trentenaires, un chouya égocentriques, un brin tardant (ou refusant) à vieillir. Outre le capital sympathie dégagé par les brunes et blondes icones, les scénaristes réussissent à ne pas procéder à un descriptif redondant de leur superficialité. Les demoiselles évoluent tout au long du récit, au rythme des recettes de cocktail proposées : chacune cherche à donner une amorce de sens à sa vie en faisant enfin des choix correspondant à ce qu’elles sont vraiment. Adieu paraître, bonjour Moi… Le trait frais et séduisant, ainsi que la colorisation douce de Glen Chapron, emballent le bonbon de la meilleure manière qui soit : on en reprendrait facilement.