L'histoire :
Dans une ruelle sombre de Brooklyn, Louis et Jimmy sont en planque. Ces deux tueurs expérimentés évoquent des points de vue très différents sur les nouvelles chaussures italiennes que le premier a acheté un prix d'or. L'heure de l'intervention venue, ils sortent du véhicule tout en poursuivant leur discussion. Sur le trottoir, Louis ne fait guère attention et marche dans les matières fécales laissées là par un fox terrier... qui se trouve à deux pas. Énervé de voir ses belles chaussures salies, Louis tue le chien de plusieurs balles. Les deux tueurs rentrent ensuite dans un immeuble d'habitation standard. Après avoir monté quelques étages, ils forcent la porte d'un appartement. A l'intérieur, un sénateur prenait du bon temps avec une prostituée de luxe. Les deux amants sont abattus froidement, ainsi que le chien de la jeune femme. Louis et Jimmy sortent de l'immeuble, l'air de rien. Les chaussures toujours crottées, le tueur finit par jeter dans une benne à ordures ses précieux souliers. Le lendemain, les journaux évoquent une crise cardiaque pour le sénateur. Les deux policiers présents lors de la découverte des cadavres voient leur enquête étouffée par le FBI. En secret, ils poursuivent toutefois leurs investigations...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L'adaptation sur grand écran de la série Du plomb dans la tête permet aux retardataires de découvrir l'un des fameux polars écrits par Matz. Dans un grand format, cet album réunit les trois volets publiés entre 2004 et 2006 et présente même une couverture inédite représentant Jimmy (l'un des deux tueurs) avec les traits de Sylvester Stallone. L'histoire met en scène deux tueurs qui, après avoir éliminé un sénateur, mettent les pieds dans un engrenage complexe où ils sont les marionnettes de puissants commanditaires. Deux flics mènent l'enquête sur ce crime, en parallèle du FBI... On a donc à faire à une manipulation à tous les étages dans ce récit qui, comme souvent avec le scénariste Matz, captive d'un bout à l'autre. L'auteur prend aussi le temps d'installer des dialogues décalés bien sentis, qui pourront rappeler la patte du cinéaste Quentin Tarantino (le débat sur les pompes...). Les rebondissements vont bon train tout au long des 170 pages et c'est presque à regret qu'arrive la conclusion. Non pas que celle-ci soit bâclée ou ratée mais juste parce que les personnages se révélaient très attachants. Il y a aussi de jolies séquences, avec l'affaire des chaussures à 2000€, l'importance de Kim Basinger ou encore les nombreux gunfights. Aux dessins, Colin Wilson rodé à l'univers des comics, offre un trait réaliste qui se montre parfaitement adapté au sujet. Classique mais efficace.