L'histoire :
Un soir de neige à Paris, Ludo rejoint ses amis, les jumeaux Vincent et Marie, pour une fiesta dans l’appart d’un pote. Vince a encore magouillé pour empocher la thune du cadeau commun… et en faucher un plus chouette. Ce qui énerve prodigieusement Ludo et Marie. Ces deux là sortent ensemble depuis 6 mois, mais n’osent toujours l’avouer à Vincent, en raison de sa jalousie maladive. Le lendemain matin, il arrive un truc dingue à Ludo. Déjà très en retard pour son boulot, il loupe le bus à une seconde près, en raison d’une voisine casse-bonbon qui voulait lui remettre un colis postal. Coup de bol : une explosion de gaz dans un immeuble anéantit le bus dans lequel Ludo devait se trouver. Plus tard, il apprend de son banquier au téléphone une erreur d’écriture en sa faveur : 10 000 euros. Il gratte 2 jeux de hasard : 2 fois 500 euros. Il est aussi convoqué pour rencontrer son acteur fétiche, suite à sa participation à un concours télévisé. Bref, Ludo est persuadé d’avoir le « super-pouvoir de la chance ». Quand Vince l’apprend, il essaie aussitôt d’en tirer profit à son avantage, en contactant des mafieux un peu trop gros bonnets pour lui…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’idée de base, pour le synopsis de ce one-shot de Kstr, est foncièrement avenante. Elle ressemble en effet au bon gros fantasme de monsieur tout le monde : Ludo, un jeune homme plutôt sympa, se découvre une chance extrême, trop insolente pour être cartésienne. S’ensuivent et s’entrecroisent une série de hasards tour à tour bénéfiques et malheureux, des péripéties forcément rocambolesques (c’est le privilège de la chance ultime), sur fonds de passion compliquée, de petite délinquance et de traques mafieuses. Ce faisant, le scénariste Frédéric Féjard brasse quelques thématiques intéressantes… mais sans jamais les creuser à fond. Il est évidemment question de « l’utilisation » de la chance, mais celle-ci est juste gratuite, jamais « expliquée » ni même ajustée à une morale ou aux comportements. Cela parle encore, par exemple, de l’inceste entre jumeaux… une piste aussi laissée en plan. Quelque part entre le thriller et la chronique sociale, bien rythmé et s’appuyant sur des protagonistes attachants, le récit se laisse tout de même suivre avec plaisir, mais il aurait surtout pu y gagner en profondeur. Il a également le mérite de nous (re)présenter le talent d’une jeune auteur(e) – quelques uns ont déjà pu apprécier son travail dans le collectif Amour et désir de la Boîte à Bulles. Moderne et dynamique, son style est parfaitement en place et cohérent de bout en bout. Miss Puntous promet de belles choses à l’avenir… si la fortune lui sourit !