L'histoire :
Le 24 février 1525, la terrible bataille de Pavie, qui a commencé en octobre 1524 pour la possession du Nord de l’Italie, connait un revirement de taille. Elle oppose les armées du Roi de France François 1er et celles de l’empereur d’Italie, Charles Quint. Emporté par son enthousiasme, François 1er fait fi des conseils de repli de ses généraux et continue de mener l’assaut en armure. Il se retrouve encerclé, puis prisonnier des troupes de Charles III de Bourbon. Charles est le connétable de France, jadis un allié, qui a rejoint l’ennemi après être tombé en disgrâce. Avec les honneurs dus à son rang, le Roi de France est amené dans la tente de campagne de Charles III. Il le connait bien pour avoir combattu à ses côtés dix ans plus tôt, lors de la célèbre bataille de Marignan. Pour François 1er, Charles III de Bourbon est un traître qui a fait allégeance à l’ennemi ; selon Charles III, François 1er lui a volé la légitimité du trône de France. Rivaux intimes et familiaux, les deux hommes se remémorent dans un respect mutuel les étapes de leur discorde, qui ont mené à cette dramatique situation...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’intention de cette nouvelle collection d’Histoires de France proposée par le comédien (et animateur) Lorànt Deutsch est d’illustrer en bande dessinée les célèbres duos qui ont forgé l’Histoire de France. A ce tome 1, succéderont les duos Charrette et Napoléon, puis Fouquet et Louis XIV. Mais revenons à cet épisode inaugural qui focalise sur l’opposition entre le roi François 1er et le connétable Charles III de Bourbon, le dernier des grands féodaux qui se soit opposé au roi himself. Le récit met d’abord en scène la capture du roi, lors d’une confrontation épique (la bataille de Pavie, en février 1525). Puis lors de la discussion qui s’ensuit, les deux protagonistes évoquent les origines et les étapes de leurs dissensions. Comme souvent, cela est parti d’une « bête » querelle d’héritage… Cela donne lieu à moult flashbacks, dévoilant leur amitié ancienne, puis le jeu de traîtrises et d’alliances, pour la conquête du pouvoir et la légitimité du trône. Ecrivain à ses heures, Deutsch n’est certes pas scénariste de BD. C’est pourquoi il s’est ici associé à Sylvain Runberg, scénariste rompu aux techniques narratives du médium. Runberg s’appuie quant à lui sur le dessin de son compère Eduardo Ocaña, qu’il ne quitte plus depuis Kookaburra Universe 7 (ils viennent notamment de terminer la trilogie d’épouvante Les carnets de Darwin). Professionnel et cohérent, à défaut de susciter une grande empathie pour les personnages et les faits, le résultat en 54 planches est didactique… et c’était bien là l’intention.