L'histoire :
C’est le dernier jour des vacances d’été et Jan Herst angoisse déjà à l’idée de reprendre les cours au lycée Jules Ferry. Il se confie à ses amis d’Hollywood : Sylvester, Arnold et Russell. Ces derniers le rassurent en lui disant que tout va bien se passer... mais dès le lendemain ça commence plutôt mal ! En effet lors de l’appel, le professeur l’appelle Jeanne au lieu de Jan et le jeune garçon voit déjà les autres élèves se moquer de lui. Et cela va de mal en pis au fil de la journée. En cours de physique, il est choisi afin de se présenter devant toute la classe. Ensuite, personne ne lui répond lorsqu’il demande aux autres quel est le prochain cours. Enfin, il se retrouve seul au moment du dîner à la cafétéria. Et comme si cela ne suffisait pas, en fin de journée, à cause de sa petite taille, des gamins le prennent pour quelqu’un de leur âge et lui demandent s’il fait des échanges de pogs. Le lendemain, Jan retourne à l’école, mais cette fois-ci, Arnold l’accompagne. Or là encore, ça ne débute pas très bien. Le professeur n’est autre qu’une amie de sa mère et bien sûr, elle n’hésite pas à l’afficher devant tout le monde. Sous les ricanements des autres, Jan demande à son ami de film d’action de leur régler leur compte ! Dans son imagination, Schwarzy élimine alors tout le monde à la mitrailleuse…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avant de s’associer avec Balak et de créer Lastman, Bastien Vivès et Michaël Sanlaville ont signé un intéressant one-shot sur la vie adolescente. Dans cette histoire, Jan se sent mal dans sa peau car il est chétif par rapport aux autres garçons du même âge. En plus, il est extrêmement timide et n’arrive pas à s’intégrer et aller vers les autres. Alors pour survivre dans ce monde qui lui semble trop violent, le héros s’imagine accompagné par ses trois héros de films d’action préférés, à savoir Sylvester Stallone, Arnold Swarzenegger et Russell Crowe. Ce qui est intéressant dans ce récit, c’est qu’on se rend assez vite compte que les trois amis « imaginaires » représentent chacun un trait de caractère propre à l’adolescence. Ainsi Arnold représente la partie en colère pleine de rage intérieure ; Russell le côté obsédé par le sexe et ce qu’il y a autour ; et enfin Sylvester est plutôt la voix de la raison et l’envie de reconnaissance et d’intégration. Le récit concocté par le duo est alors aussi original qu’intéressant à suivre. Car bien sûr, l’intrigue va rapidement évoluer entre réalité et fantasmes. Découpée en chapitres très courts, l’histoire offre en sus un vrai rythme narratif très plaisant. Côté dessins, on retrouve les mêmes qualités que sur Lastman(mouvement, dynamisme, rythme…) mais avec moins de maîtrise néanmoins. Si vous n’avez pas eu l’occasion de découvrir cet album lors de sa sortie il y a 10 ans, cette réédition est l’occasion parfaite de vous rattraper !