L'histoire :
Depuis qu’un certain Giorgio a fait son apparition à Murdertown, les affaires de Jack Connelly, alias l’Albinos, ont pris un peu de plomb : ce parasite fourgue une came de qualité dans le secteur du puissant trafiquant en cassant gravement les prix. C’est pourquoi ce samedi 16, deux des sbires du parrain ont pour mission de remonter la piste de l’intrus et permettre à l’Albinos d’éliminer la concurrence à jamais. C’est chez Vince, un petit revendeur qui double Connelly en vendant également la dope du concurrent, que les deux tueurs pensent pouvoir tirer quelques renseignements. Mais le petit caïd semble avoir la tête plus solide qu’il n’y parait : las de la lui cogner contre un lavabo, ils l’enferment dans le coffre de leur voiture pour lui permettre d’avoir une explication franche avec le patron. En route, le prisonnier surprend l’échange de ses ravisseurs qui projettent d’anticiper leur retraite en montant un hold-up audacieux. Il n’en faut pas plus pour donner du courage à Vince, qui leur fausse compagnie en se promettant de reprendre pour son propre compte le plan qui vient par hasard de lui être dévoilé. Jack Connelly, quant à lui, assure l’avenir de son entreprise, en engageant un tueur professionnel. Il est loin de se douter qu’il est en plein dans la ligne de mire des agents de la DEA. Bien loin de penser que Vince s’entend avec son pote Billy et Ali sa fiancée pour mettre à exécution « son » fameux plan : un casse qui n’a pas d’autre ambition que de le délester de quelques 3 millions. Lui, un puissant baron de la drogue ? On dirait bien que ça ne va pas tarder à saigner dans le quartier…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le label Kstr, toujours enclin à livrer des récits décalés et rythmés, réitère son ambition avec ce polar musclé, dans lequel hémoglobine et coups tordus font autorité. La base emprunte la trame classique du bon vieux règlement de compte à tiroirs : je roule machin qui roule machin qui roule machin… Mis à la sauce nouveau ciné speedo-décalé, l’album fait le pari de la narration pour emporter l’adhésion. Malheureusement, n’est pas Tarantino qui veut et plutôt que de nous offrir du barré, du savoureux, du marrant, de l’imaginatif, on se heurte rapidement à un méli-mélo confus, dans lequel les scènes se répètent à l’ennui. Ni le découpage, ni le graphisme et encore moins les dialogues (sans réelle saveur malgré l’intention) ne parviennent à donner le rythme attendu. Au final, on a le sentiment d’assister à un enchainement de situations prétextes pour flinguer à tout va. Preuve que rien ne fonctionne comme il faudrait, l’approche narrative de la conclusion, pavée de bonnes intentions (on revit certaines scènes sous un angle différent via un autre protagoniste), se prend magnifiquement les pieds dans le tapis. Coté crayon, on sent la volonté de dynamisme dans le trait de Joël Alessandra qui laisse poignet et bras bouger sans complexe pour tenter de donner du mouvement : ce dessin prometteur ne fonctionne pourtant qu’à moitié. Une prochaine fois, sans aucun doute, les 2 compères nous en mettrons plein la vue. A suivre…