L'histoire :
A la télévision, Mr Moujoukine, le directeur des services intérieurs de Kosmograd, explique que les vagues de réfugiés climatiques posent un défi stratégique majeur à l’Administratiya. Même si Kosmograd a besoin de main d’œuvre pour bâtir un ascenseur orbital afin de coloniser l’orbite terrestre, il n’en demeure pas moins que la planète est dans un état de détresse géopolitique désastreux. La guerre dans le pacifique a jeté des millions de personnes sur les routes. Des populations désertent les républiques du Sud à cause des pénuries d’eau et de nourriture. Le séisme qui a frappé l’ouest et les raz de marée qui ont suivi ont dû mettre les voisins de Kosmograd à genoux car il n’y a plus de contact avec eux. Face à une planète en colère, le politicien considère que son parti est le dernier rempart et que, malgré leur bonne volonté, leur cité ne peut accueillir toute la misère du monde !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Baptiste Corteggiani, alias Bonaventure, revient à Kosmograd mais cette fois avec un préquel prévu en 2 parties. Pour mémoire, le premier opus publié de ce thriller SF décrivait un futur peut-être pas si éloigné, où des aléas climatiques dévastaient la Terre. Le régime totalitaire sous l’autorité d’une entreprise privée programmait la construction d’un ascenseur orbital qui était censé emmener le reste de l’humanité dans l’espace. Trois jeunes filles, Zoya, Ev’ et Paouk avaient eu connaissance que le plus gros mensonge d’état se dissimulait derrière ce projet. Ce préquel revient sur l’histoire de Zoya, une réfugiée climatique devenue une esclave moderne qui trie des déchets pour obtenir son accréditation de citoyenneté. Parallèlement à cette destinée, on suit également le parcours de Manavi, une jeune fille qui se forme pour devenir codeur au sein de Kosmo. Chacune de leur côté, et à leur manière, vont commencer à rentrer en dissidence. Sur fond d’aventure, c’est donc une BD dystopique qui s’inspire de sujets politiques tristement d’actualité comme la crise des réfugiés climatiques et la montée des extrêmes avec leurs aspirations autoritaires. Même s’il n’est pas toujours aisé de faire le lien entre les personnages du préquel et de l’album originel, la trame du scénario est assez classique et très rythmée. Le dessin souvent hachuré est vif, spontané, avec des personnages aux traits anguleux. La colorisation aux teintes pastel donnent une ambiance futuriste un peu froide qui sied parfaitement au récit.