parution 01 avril 2010  éditeur Casterman  collection Kstr
 Public ado / adulte  Mots clés Mondes décalés / Sentimental

L' amourir

De retour au pays, un énigmatique marin tombe amoureux d'une danseuse de cabaret. Mais la révolution gronde et le hasard des événements se met sur le chemin de la passion. Un dessin génial au service d'une intrigue parfaitement distillée.


L'amourir, bd chez Casterman de Ozanam, Tentacle eye
  • Notre note Yellow Star Yellow Star Yellow Star Yellow Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • dessin Yellow Star Yellow Star Yellow Star Yellow Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

©Casterman édition 2010

L'histoire :

Il se fait appeler Wirde. Il vient de débarquer à Bär-Lein par le dernier bateau. Il est de retour. Lorsqu’il présente ses papiers à son arrivée sur la terre ferme, son rythme cardiaque s’accélère. Il a peur d’être reconnu. L’officier quant à lui cherche simplement à savoir où le nouvel arrivant va loger. En effet, pour pallier à la pénurie de logement, le Parti a tout prévu : la réquisition « d’espace libre » est désormais de mise et qui a de la place doit partager. On affecte donc Wirde dans un de ces appartements communautaires. L’heureux hasard informatique le fait atterrir dans un modeste cabaret, le « Benjamanta ». En entrant, Wirde est immédiatement happé par une voix. Une voix mais aussi une silhouette, celle de Lillie, dont il tombe immédiatement amoureux. Ces deux là se mettent rapidement sur la même longueur d’onde : une opposition farouche à l’égard du régime en place. Mais il y a autre chose. Un quelque chose qui leur fait échanger, après 309 heures, leur premier baiser. Ensuite, il y a une agression qui change leur vie à tout jamais : un vieil homme tabassé en pleine rue par des sbires du parti, qui ne font rien d’autre qu’appliquer la loi. Après, il y a l’intervention du couple et par conséquence leur entrée dans la résistance. Pas ce que Wirde avait prévu…

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Capté par une narration à la fois déroutante et judicieuse, envouté par un univers graphique époustouflant, il ne faut pas longtemps pour se laisser agripper par cette immersion à fleur de peau au cœur des nuits de Bär-Lein. Dans cette ville portuaire fictive, où le jour ne semble jamais se lever, Antoine Ozanam fait s’aimer passionnellement, dés le premier regard, une envoutante effeuilleuse de cabaret et un marin au passé révolutionnaire trouble. Servie par un contexte historique effervescent (une dictature que des révolutionnaires s’apprêtent à renverser) et l’impossible maitrise du rouleau compresseur de leurs destins, l’histoire de ces deux là joue rapidement le « sans issu ». Faux-semblants, complexité des sentiments, inéluctabilité des choix attisent les braises d’une intrigue sous tension : on ne peut s’empêcher de refermer l’album sans en connaitre le dénouement. En multipliant flashbacks et flashforwards, Ozanam joue avec le feu. Néanmoins ce choix se révèle être un excellent porteur du récit, distillant parcimonieusement, et juste quand il le faut, les informations attendues. Et si l’omniprésence de la voix off lie l’ensemble, c’est certainement le trait de l’énigmatique Tentacle Eye qui fait opérer la magie. Soumis à une colorisation sombre, au regard du contexte exposé, le dessin est pourtant un perpétuel pourvoyeur d’émotions : sensualité voire érotisme (un baiser d’anthologie en pages 60 et 61), passion des sentiments, violence et souffrance sont parfaitement transmis au moyen de trouvailles laissant baba (l’animation des rêves, rôle et transcription des chants, composition des planches …). Du beau et grand travail pour une association de talents judicieuse, au service d’une belle histoire d’amour. On en redemande forcément.

voir la fiche officielle ISBN 9782203019386