L'histoire :
Claire Braud est à Colombro : le temps d’un week-end, elle est déguisée en serveuse et sert les plats à un banquet d’une partie de chasse pour y enquêter. Le propriétaire d’une chaîne de supermarchés possède également une forêt et il offre à ses cadres sup et bons clients ce séjour entre hommes. C’est en écoutant les histoires d’un garde forestier du propriétaire qui se charge de la gestion du domaine que Claire Braud a décidé « d’enquêter » de façon très vague sur la « forêt ». Les propos du garde en colère et peiné du gâchis et de la violence faits à sa forêt font dresser les oreilles de Claire : l’homme est ulcéré par la tournure qu’ont prises les parties de chasse depuis quelques années…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Quand Claire Braud quitte Paris pour retourner s’installer dans sa Touraine natale, elle en profite pour se lancer dans un nouveau projet BD : elle décide de consacrer un ouvrage sur la forêt. Si cet album débute comme une enquête sur la chasse et ses dérives, rapidement le fil conducteur devient plus ténu et se fait beaucoup plus flou. On peine alors à saisir où Claire Braud souhaite nous conduire. En effet, au gré de ses déambulations forestières et dans les villages de Touraine, Claire Braud aborde des sujets disparates : on passe des chasseurs aux gitans, au camp de rétention de Saint-Pierre-Des-Corps, puis aux moines ermites, ainsi qu’à la vie de la philosophe Edith Stein ou encore à une histoire familiale avec un cousin qui s’est évaporé après la guerre d’Algérie. Si le sujet central demeure la forêt, on a parfois le sentiment que de nombreuses digressions viennent nous en éloigner et qu’il n’y a pas forcément de liant entre les thèmes abordés. Certaines rencontres, comme celles avec le garde forestier, ou encore le salarié de l’ONF, sont très intéressantes, malgré leurs constats plutôt critiques sur un écosystème fragilisé par l’homme. Graphiquement, le dessin est jeté, rapide, souvent très approximatif et peut même apparaître un poil brouillon. Au fil du récit, des doubles pages aquarellées et muettes viennent s’intercaler pour aérer la narration.