L'histoire :
Desmond est séparé de sa compagne et il a un enfant, Théo. Le jour où il va chercher son fils à l’école, il s’aperçoit que son ex-femme a outrepassé son jour de garde. Très remonté contre l’école, il renonce pourtant à faire un esclandre. Gentil raté, ballotté par la vie, il va faire une rencontre exceptionnelle, comme dans les films, se cognant à une belle jeune femme, Rose. Elle lui plait tout de suite. Belle et un peu paumée… il est comme aimanté. Quand ils se séparent, il se rend compte qu’elle lui a volé son bien le plus précieux : sa photo de Théo. Fou de rage, il se lance à sa poursuite. Il ne sait pas encore qu’il va se transformer en chevalier servant, et se retrouver dans une situation où son fils et lui seront en grand danger…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans ce one-shot bien rythmé, Sacha Goerg interprète subtilement une intrigue ponctuée de faux-semblants. D’abord récit de mœurs intimiste, photographie d’un temps où divorce et monoparentalité sont monnaie courante, l’histoire se mue insidieusement en un polar angoissant. Les protagonistes ne sont jamais complètement ce qu’ils semblent être et on découvre peu à peu leur face cachée, leurs forces, leurs faiblesses. Une belle gageure, en 104 pages. Initialement créé dans le périodique numérique Professeur cyclope pour une lecture en turbomédia, Le sourire de Rose a été entièrement recomposé par son auteur pour s’adapter à une lecture papier. C’est très réussi. Son trait instinctif et efficace est très largement rehaussé par un découpage dynamique et une aquarelle magnifique, qui donnent une ambiance sourde et pesante à l’ensemble du récit. Sur la forme, on se sent un peu comme dans Misery de Stephen King : d’abord légère et enveloppante, la neige pèse de plus en plus, jusqu’à en devenir étouffante. Jusqu’à taire tout dialogue, dans les dernières pages…