L'histoire :
La nuit de la Saint Sylvestre : Ils se sont rencontrés lors d’un réveillon festif, un 31 décembre. Ils se sont unis quelques années plus tard, en se jurant fidélité sans y croire vraiment. Alors ils ont conclu un pacte étrange et ils ne se sont plus jamais quittés…
L’amour est aveugle : Diego le macho, petit voyou, habile à enchainer les conquêtes puis à les faire pleurer, sûr de son pouvoir de séduction, tombe sur un os. La belle a qui il fait la parade reste, en effet, insensible, ne tournant même pas la tête vers lui. Elle est aveugle. Et s’il devenait ses yeux ?
La traversée du désir : Damien et Charlotte font connaissance dans un rallye. Il lui fait la cour. Elle le met en garde : elle est vierge et reste terrorisée à l’idée du moindre rapport sexuel. S’emparer de cette citadelle imprenable devient l’objectif de Damien. Peu à peu, il force les défenses. Mais n’a-t-il pas lui-même quelque chose à cacher ?
Faits l’un pour l’autre : Il roule à moto, gagne sa vie en suivant des grands concerts de rock, aime le cuir et la vodka. Elle est archéologue, aime le désert et se lover dans du coton blanc. Ils participent à une séance de speed-dating et s’amusent d’être des parfaits contraires…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Habitué à plonger dans le polar noir, le récit glauque et sans concession, Jacques de Loustal se donne un peu de lumière et d’aération en offrant ses vignettes à 17 variations sur le couple proposées par Tonino Benaquista. Peut-être moins jubilatoires que de vraies histoires de salauds, ces petites saynètes en prennent le parfait contre-pied. Pas question, en effet, de mettre sous le microscope des amoureux se déchirant, des passions qui se délitent ou des corps qui s’ignorent peu à peu. Ici, ce qui fait l’insolence, c’est l’inaltérabilité du sentiment amoureux. Et pour ce faire, Tonino Benaquista s’amuse à « inventer » (même si certaines « combines » sont plus que plausibles) des sels et ciments donnant gout, texture et consolidant durablement une relation. Au final, la démonstration est limpide qui fait de l’imagination, du goût des différences, de la patience et des jardins secrets bien gardés, une équation parfaite pour que le feu brule à jamais. Évidemment, dit comme ça… ça peut paraitre un peu cul-cul. Néanmoins la partition de l’humour, du caustique, du bien vu, même timidement, est également interprétée. Présentée en format à l’italienne, chaque « nouvelle » se compose de 6 fois 2 « tableaux », avares de phylactères et légendés par une voix off bien charpentée. Ce procédé donne l’impression de suivre 17 albums photos recomposant l’histoire de deux amoureux. Le graphisme si particulier de Jacques de Loustal illustre et illumine parfaitement l’ensemble. Pour qui aime, en tous cas, c’est une très agréable composition. Une bonne idée d’album, peut-être un peu limitée par la contrainte de l’exercice court : pas révolutionnaire mais plutôt sympa.