L'histoire :
Artiste peintre dans le civil, Téo appartient au régiment des « caméléons » sur le front de la première guerre mondiale. En compagnie de 4 autres compagnons d’arme dont Vincent, son vieil ami, il met son talent de peintre au service du camouflage et du trompe-l’œil. Mais suite à un bombardement, Téo doit achever les souffrances de Vincent d’une balle dans le crâne. Revenu miraculeusement indemne de la première guerre mondiale, il a refait sa vie avec Elsa, l’épouse de Vincent. Propriétaire d’une célèbre galerie d’art parisienne, la famille d’Elsa est riche. Les honneurs dus à la guerre et l’harmonie ostensible du couple, poussent le père d’Elsa à léguer en toute confiance à son nouveau beau-fils la succession de ses affaires. Puis, un jour, Téo reçoit un mystérieux pli dans lequel figure un caméléon accompagné de quelques mots : « Tu possèdes, tu existes ». De quoi remuer un passé peu vertueux. Téo a-t-il usurpé l’identité de Vincent ? L’a-t-il « aidé » à mourir ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’atout majeur de ce one-shot est sans conteste le dessin sombre et tourmenté de Fabrice Le Hénanff. Son travail graphique, moderne et stylisé, est également fluctuant dans sa régularité. Certaines cases sont superbes, des œuvres d’art à part entière. D’autres semblent avoir été exécutées avec moins de ferveur. De plus, le traitement informatique des philactères (les bulles) écrits en italique sur un fond blanc à moitié transparent n’est pas du meilleur effet. Côté scénario, on n’ose pas croire que le mystérieux personnage qui tire les ficelles soit (censuré). Et pourtant… Ce ne sont même plus des ficelles, d’ailleurs, mais des cordes. Le cheminement utilisé par Téo pour découvrir la machination est même complètement ridicule (ah le bon vieux jeu de mots de classe primaire « vingt cent » = Vincent). Il est dommage que l’enquête d’Henri Fabuel subisse ces lourdeurs. Car l’immersion dans la société française au lendemain de la guerre est quant à elle plutôt réussie (les réunions d’anciens combattants, les cicatrices de l’âme). Un premier album fort irrégulier…