L'histoire :
Honoré Dimanche s’est engagé dans l’armée napoléonienne, mais pour le compte d’un groupuscule d’anti-bonapartistes. Or aujourd’hui, il se voit confier sa plausible dernière mission. S'il la réussit, il sera libre et pourra retrouver sa femme et son enfant. Cette fois, il doit escorter sa personne de contact, une espionne, dans le camp des russes, afin qu’elle leur confie des informations stratégiques concernant la bataille d’Austerlitz qui se profile. Se faisant passer pour une serveuse dans une taverne, la jeune femme a en effet entendu une discussion très intéressante entre les généraux de Napoléon, des informations qui permettraient aux russes de remporter la guerre. Pour ce faire, elle compte entrer en contact avec le général Andrault, un aristocrate français, mais surtout officier supérieur de l’armée russe. Elle demande donc à Honoré de l’escorter en compagnie de deux hommes en qui il a entière confiance. Honoré ne voit dès lors que deux personnes assez folles pour le suivre : Félicien, qui rêve de gloires et de missions secrètes, et Kemeneur, qui est prêt à tout accepter en échange de bouteilles d’eau-de-vie ! Persuadés qu’ils partent en mission pour Bonaparte afin de convaincre Andrault de changer de camp, les deux hommes rejoignent le soir même l’espionne et Honoré à la sortie du village…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour ceux qui ne se seraient pas encore lancé dans cette excellente série, cette dernière se rapproche d’œuvres comme La 7ème compagnie côté cinéma ou encore des Tuniques bleues côté BD. En effet, la série s'appuie certes sur des événements historique, mais elle est surtout une grosse comédie bien fendarde. Elle concerne la période napoléonienne, plus précisément la bataille d’Austerlitz pour le présent album. L’intrigue de ce troisième tome tourne autour d’une espionne qui a découvert le piège que Bonaparte prépare pour la bataille face aux russes, elle compte donc les prévenir pour mettre fin aux actes de Napoléon. Or pour cela, elle a besoin d’une escorte. C’est là que nos trois protagonistes interviennent. Honoré se retrouve donc de nouveau associé au maladroit Félicien et à la brute épaisse Kemeneur, seuls acolytes assez bêtes pour ne pas comprendre le véritable but de la mission. Bref, l'aventure est une nouvelle fois très drôle, avec des cascades, de l'action, des déguisements et des rebondissements qui s’enchaînent sans relâche, comme à la grande époque du duo Blutch et Chesterfield. La seule déception vient du final, lorsqu’on découvre qu’il s’agit du dernier tome de la série (était-ce prévu d’avance ou est-ce dû à un faible succès commercial ?). Aux dessins, Frédérik Salsedo fait une nouvelle fois le job, à mi-chemin entre le semi-réalisme et le style caricatural. Son trait et sa mise en scène rendent l’aventure « véridique », tout en amplifiant les moments drôles. Les trois grognards est donc un excellent divertissement, qu’on aurait plaisir à retrouver pour d’autres aventures…