parution 21 novembre 2012  éditeur Casterman  Public adulte  Mots clés Guerre / Historique

Moi René Tardi, prisonnier de guerre au StalagIIB T1

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Le passé d’un prisonnier de guerre raconté par son propre fils : Jacques Tardi ! Un témoignage sublime et prenant, un devoir de Mémoire fort et unique.


 Moi René Tardi, prisonnier de guerre au StalagIIB T1 : . (0), bd chez Casterman de Tardi
  • Notre note Yellow Star Yellow Star Yellow Star Yellow Star

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    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Yellow Star Yellow Star Yellow Star Yellow Star

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  • dessin Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

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©Casterman édition 2012

L'histoire :

René Tardi, le père de l’artiste de bande dessinée Jacques Tardi, raconte comment il a vécu la seconde guerre mondiale. Il a passé des années de captivité dans un camp de prisonniers de guerre : le Stalag (abréviation de Stammlager qui signifie camp de prisonniers) II B, au nord de l’Allemagne en Poméranie. René est un militaire engagé et se forme à l’armée française dans la section des chars et maniement d’armes lourdes. Alors que l’Allemagne d’Hitler envahit les pays de l’est et pactise avec la Russie, la France décrète la mobilisation générale le 3 septembre 1939. Sûrs d’eux et de leur force, les Français attendent avec impatience l’arrivée de la Wehrmacht. Pourtant, c’est une vraie débâcle que subit l’armée française. René doit faire face à l’invasion allemande et la déferlante de la Blitzkrieg. La compagnie de René tente de lutter tant bien que mal et réalise un exploit : assailli par l’ennemi, René parvient à détruire un Panzer et à en faire fuir un autre. Alors qu’ils longent la Somme, les tankistes français croisent une petite troupe allemande. Sans pitié, René et le mécano massacrent l’ennemi et font de la purée des corps en les écrasant littéralement avec leur char. Cependant, la lutte des soldats français ne va pas durer longtemps : acculé entre plusieurs troupes allemandes et à cours d’essence, le char est très vite pris d’assaut. René est fait prisonnier et envoyé dans un train à bestiaux pour un long voyage : direction la Poméranie. René Tardi est désormais un PG, prisonnier de guerre, et il va vivre un véritable enfer. Putain de guerre !

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Cette biographie a une histoire particulière. Jacques Tardi a récupéré les carnets de son père René sur les évènements qu’il a vécus pendant la seconde guerre mondiale. A partir de ces écrits et de souvenirs de discussions en famille, l’auteur a retracé toute la vie de son père pendant la guerre. Ce témoignage est très familial, car Rachel Tardi (fille de l’auteur) a effectué la mise en couleurs, tandis que son frère Oscar a participé à la recherche documentaire et iconographique. C’est donc un bel hommage qui est fait là au patriarche René, soldat français malheureux pendant la seconde guerre mondiale. Le récit est poignant et construit de manière originale, au travers d’un découpage de cases uniquement horizontales. Une voix off raconte alors les évènements passés, une période sombre et difficile pour René. L’auteur s’inclut lui-même dans l’histoire, enfant et en culottes courtes, pour échanger des dialogues fictifs avec son père. L’enfant hante les champs de bataille et le camp de prisonnier. Le propos est sans doute de montrer qu’il a vécu de l’intérieur la souffrance de son père lorsque ce dernier lui relatait ces histoires terribles. C’est aussi l’occasion d’apporter un peu de légèreté et de «fantaisie » au témoignage. Une première partie s’attarde sur le passé militaire de René et sur ses faits d’armes éphémères. Cependant, l’essentiel du récit revient sur les cinq ans d’enfermement subis par René. René y raconte l’enfer du quotidien : le froid, l’isolement, la solitude, la brutalité des Allemands, la faim, l’absence de nouvelles, l’hygiène et le travail. Ce témoignage précis et ultra détaillé rend compte d’une autre réalité de la guerre, celle des prisonniers de guerre français, largement occultée par le spectre des camps de concentration. Sans complaisance à grand renfort d’argot, René, profondément désabusé, conspue autant les Allemands que les collabos français ou les généraux qui ont abandonné leurs hommes dans une guerre stupide. Derrière ce pessimisme du père, on voit déjà les idées anarchistes du fils, qui n’aura de cesse de s’attaquer à la bêtise humaine. Entre quotidien intimiste et réflexion politique, le récit offre une vision exceptionnelle du sujet. Comme à son habitude, Tardi excelle dans le dessin, à l’image du récit : sombre et dur mais également plein de sensibilité et d’amour pour un fils qui évoque le passé douloureux de son père. Certains plans sur les camps entourés de barbelés et assaillis par la neige rappellent le cauchemar d’Auschwitz. Les couleurs de Rachel (qui a obtenu une récompense pour son travail) et ces aplats gris rehaussent le trait de son père et adoucissent l’ensemble. Un témoignage qui prend aux tripes !

voir la fiche officielle ISBN 9782203048980