L'histoire :
Wilson (dont ce n’est pas le vrai nom…), est un ancien agent de la CIA, démissionnaire suite à la mort de sa compagne, membre du KGB. Particulièrement sanglant, l’assassinat de cette dernière enregistré sur bande vidéo lui a laissé quelques pénibles tourments psychologiques. Persuadé d’être sans cesse épié et poursuivi par trois tortionnaires soviétiques drapés de noir, Wilson est sur la brèche. Son extrême paranoïa lui procure un sens de l’observation aiguisé et une alerte de chaque instant, qui en font un agent d’une efficacité redoutable. Continuellement en contact avec Renata Schultz, psychiatre et agent, cette dernière lui sert de relais entre son employeur et ses missions. Mais après avoir découvert le meurtre de la plupart de ses anciens collègues, Wilson commence à se méfier de la cause pour laquelle il lutte. Et notamment de Masterson, son ancien chef du temps de la guerre froide, qui manipule Schultz…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? La trame de ce troisième album nécessite de relire les deux précédents, mais clôt (semble t-il) ce cycle pour le moins tarabiscoté. Complexe, donc, mais pas forcément tiré par les cheveux. Car le scénariste argentin Carlos Trillo (Spaghetti brothers, Cybersix, Fulu…) maîtrise de bout en bout les chassés-croisés diplomatico-psychologico-policiers de ses personnages. Au centre, Wilson, de son vrai nom Strain (mais il en a beaucoup d’autres) doit réapprendre à être lui-même pour connaître ses propres motivations. Le dessin débridé aux tendances désinvoltes de Walter Fahrer et la légèreté des couleurs de Christian Lerolle, cohabitent bizarrement avec la maturité du scénario, proche des ambiances de série noire auxquelles nous a habitué Trillo. Plus on avance dans l’album, et moins le poids des tourments psychologiques de Wilson se fait pesant. Les auteurs semblaient vouloir en finir avec cette histoire chargée qui ne convainc pas pleinement…