L'histoire :
Aimé et Edith Dubaron assistent à la première publique d’une pièce de théâtre, une enquête policière, écrite par Edith, au Grand Théâtre de New Cherbourg. Edith prend en note mille petits détails à ajuster pour les prochaines représentations. Puis alors que le public acclame les acteurs, Aimé s’éclipse et se rend dans les coulisses pour un rendez-vous secret avec l’accessoiriste. Ce dernier lui remet un mystérieux tube, sous le regard discret des espions jumeaux Côme et Pacôme. Ils soupçonnent un trafic et une imprimerie illégale de faux timbres, destinés aux passeports. Cette escroquerie commerciale permettrait de l’import-export dédouanée de grande ampleur ! Ils observent de loin Aimé repartir en charrette jusqu’à ses entrepôts près de la Divette. Aimé et Edith y retrouvent leur ami John Treburt, à la fois décoriste, acteur et boxeur. Le lendemain, les jumeaux font leur rapport à la directrice des services secrets. Celle-ci mobilise alors les jumeaux à l’hôtel Atlantico, où ils seront infiltrés en compagnie de la nouvelle recrue Julienne… à leur grand bonheur. Pendant ce temps, John se rend à l’ambassade d’Halifax City, sa patrie d’origine, où l’ambassadeur tente de l’impliquer dans les relations internationales entre son pays et New Cherbourg…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Décidément, la série New Cherbourg fait figure d’ovni dans le paysage bédéphile. Totalement imprévisible, s’appuyant sur un contexte sociopolitique incroyablement construit, sur un dessin de Romuald Reutimann majoritairement en ligne claire parfois très abouti dans son décorum, elle fait penser à la plus somptueuse des références du registre : Tintin (option Et le sceptre d’Ottokar). Tout semblerait au beau fixe pour faire de cette série au long cours une pépite… si ce n’était l’aspect patchwork de ses intrigues. A vrai dire, au terme de 3 albums, on ne sait toujours pas très bien ce que veut raconter Pierre Gabus. Le scénariste reproduit ici la même construction chorale que pour Cité 14, au sein d’une société qui ressemble aux années 50… mais dans un univers décalé. Ici, New Cherbourg est une cité-état qui rivalise commercialement, géopolitiquement et sportivement avec Halifax-City et Montevideo Nuevo. Là, des jumeaux agents-secrets ont le superpouvoir de se transformer en rocher… sans que cette capacité ne soit véritablement exploitée dans l’intrigue. Une délicieuse ambiance fifties et d’espionnage sous-tend l’atmosphère de fond, ponctuée de flashbacks sur la jeunesse d’une vieille dame, d’étude photo d’un phénomène aquatique bizarre et de combats de boxe. Bref, c’est assez déstabilisant, car tout se complète, et rien ne sert à grand-chose. Heu… peut-être qu’un tome 4 permettrait d’enfin entrer dans une problématique qui ait du punch, en se servant de tous les jalons précédemment posés ?